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27 mars 2007

Le jour d'après... 



...comme dans le film catastrophe du même nom.

Comment expliquer ce lendemain de veille autrement qu'en faisant porter le fardeau aux "vieux partis" - un fardeau qui leur revient entièrement, ça va de soi. Hier soir, les Québécois ont parlé, faisant de Mario Dumont le seul gagnant de cette élection. Soyons réalistes, à les voir aller depuis plus de quatre ans, le PLQ et le PQ ne méritent pas mieux que le résultat d'hier.

La suite des choses infirmera ou confirmera ce que nombre d'observateurs avancent depuis le début de la journée: le Québec vire-t-il profondément à droite? Devrions-nous plutôt lire entre les chiffres un mouvement de protestation généralisé qu'incarnerait, circonstanciellement, l'Action démocratique du Québec?

Chose certaine, le débat nationaliste qui polarisait l'opinion publique est aujourd'hui désuet - en apparence, en tous cas. Charest, en glissant sur le terrain de la partition du Québec et en brandissant, tel un épouvantail qui ne fait plus peur à personne, la menace de la séparation québécoise, puis Boisclair en martelant que le PQ ferait un référendum dès son premier mandant même s'il est en position minoritaire à l'Assemblée nationale, tous deux, donc, se sont crissés le doigt dans l'oeil jusqu'au pancréas.

De deux choses sûres, l'une: les prochaines élections provinciales sont déjà en route. Un an encore avant le déclenchement de la campagne officielle? De deux: l'ADQ a désormais beaucoup de pain sur la planche. Mario ne pourra pas bénéficier encore longtemps de sa free ride; il devra expliquer ses positions, tant sur le dossier de l'affirmation nationale que sur celle des accomodements raisonnables. Désormais, ce qui lui tenait lieu de programme sera scruté à la loupe, par les médias comme par le public - on se souvient encore du "Je n'ai pas voté pour ça" qui a cristallisé le premier mandat patapoufien. L'électeur québécois n'a pas ainsi parlé pour ensuite se taire. Mario doit se prêter au test.

Les vieux partis, maintenant. S'il apparait manifeste que Boisclair est un chef en sursis, il devrait en être tout autant du Menteur (en passant, merci à Radio-Canada de nous avoir fait vivre, même de manière illusoire, nos seuls bons moments de la soirée électorale). Sûr, on écrira beaucoup à propos de cette débandade du PQ, laquelle était cependant déjà palpable depuis la précédente élection. Celle du Parti Libéral du Québec s'explique autrement: c'est Jean Charest le coupable. L'establishment du parti doit s'en débarrasser à temps pour les prochaines élections.

Quant au Parti Québécois, Michel David, dans son billet de ce matin, exprimait de façon on ne peut plus claire la myopie injustifiable de ce parti qui n'a jamais voulu voir, ni expliquer, l'érosion de sa base militante. Le PQ doit d'abord retrouver son âme. Et ne pas tomber dans le piège de prendre les électeurs favorables à la souveraineté pour acquis.

J'en veux pour exemple les citoyens du comté de Deux-Montagnes. Un nouveau candidat, Daniel Goyer, portait les couleurs péquistes. Goyer succédait dans ce "château fort" péquiste à Hélène Robert, l'une des backbenchers les plus notoires, députée de Deux-Montagnes pendant trois mandants/12 ans. Douze ans à NE RIEN FOUTRE, à gaspiller, par son salaire, l'argent des contribuables de la région. Les électeurs en ont eu marre d'être pris pour des bottes de foin. Ils ont élu Lucie Leblanc, candidate adéquiste, avec 1200 voix d'avance. Et vous savez quoi? Jamais je n'adhèrerai aux politiques adéquistes, mais je suis néanmoins heureux que les citoyens de Deux-Montagnes aient envoyé un message aussi clair au Parti Québécois. Gagez là-dessus, lors de la prochaine élection, le parti enverra un candidat-vedette, et Deux-Montagnes aura peut-être alors quelqu'un qui travaille pour vrai, et pour eux, ce qu'ils n'ont pas eu lors des trois mandats péquistes. Ça va faire, le niaisage.

Par ailleurs, on se réjouit des rares bonnes nouvelles de cette élection. En 2003, l'UFP avait remporté 1% des voix; hier soir, 4% des Québécois ont aider à affirmer une gauche, oh! certes imparfaite, mais désormais mieux mobilisée.

Aussi, c'est avec une grande fierté que l'équipe du Périscope a accusé réception du message envoyé par les électeurs de l'Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, deux (magnifiques) régions qui ont non seulement résisté à la vague adéquistes mais qui ont aussi montré la porte à Charest & co. Nous applaudissons particulièrement l'élection d'Alexis Wawanoloath, jeune candidat péquiste d'origine amérindienne, qui de plus a défait l'ex-ministre des Ressources naturelles Pierre Corbeil. Un véritable baume au coeur.

***************

Pour terminer, nous tenons à remercier sincèrement tous les nouveaux lecteurs du Périscope, avec l'espoir que vous continuerez à fréquenter notre blogue. Nous avons pris plaisir à couvrir, à notre manière, cette campagne électorale, et vos nombreuses (et pertinentes) réflexions, vos courriels, nous font sincèrement plaisir. L'issue du scrutin, tout comme l'achalandage quotidien de notre modeste blogue, nous encourage d'autant plus à continuer à travailler, à défendre nos valeurs, et à traquer le vilain politicailleur.

Dans les prochains jours, nous pourrons enfin nous consacrer à nouveau à la politique internationale. Ce sera comme ouvrir les fenêtres de ce blogue pour aérer là où ça sent un peu trop le P'tit Québec... Selon toutes indications, nous aurons besoin d'air frais, puisque dès le 17 avril prochain, Le Périscope "sera prêt" à couvrir la nouvelle campagne électorale fédérale. C'est une promesse, que nous tiendrons, contrairement à tous ces...


26 mars 2007

Le chiffre : 23.1 % 


Le taux de participation tourne autour de 70 %.

Ca veut donc dire que moins du quart - 23 % en fait (33 % * 0.70) - des Québécois ont voté pour le prochain gouvernement.

Serait peut-être temps d'envisager sérieusement la proportionnelle. Bonne nuit.


Soirée électorale ... en presque direct 


(23:31). Bon, c'est même pu cela. Patapouf, nous aurait-il sortie une Floride7 M'en vais me coucher. Écoeuré.

(23:11): Mouais. Ben c'est ça.



(22:41) On flashe les lumières...Patapouf défait! Pensez quand même pas que c'est la fête ici...
(22:05): Bernie annonce que "si la tendance se maintient", le prochain gouvernement sera dirigé minoritairement par le Parti Libéral du Québec, mais son opposition demeure inconnue. Le Périscope ajoute que son chef ne sera pas représenté à l'Assemblée National, défait qu'il sera dans son propre comté. On se console comme on peut.
(21h26): ANNONCE!!!!!: Si la tendance se maintient, Le Périscope prédit que Charest sera défait dans sa circonscription de Sherbrooke par le candidat péquiste Claude Forgues--- Suivez le Périscope pour notre prochaine annonce à propos du candidat Fournier, futur ex-ministre de l'Éducation
(21h22): ouf... c'est dur à regarder... Consolation: Charest est toujours derrière le péquiste - de plus de 200 voix!
(21:10): à R-C, Sébastien Bovet expose une plaque d'immatriculation "ADQ2007" française... un cadeau de Jean-Marie? ;)
(21h02): bon bon... Bernie, à R-C, fait une grande annonce... pour dire que "si la tendance se maintient", le prochain gouvernement sera minoritaire... Come on! Même nous l'avions scoopé...
(20:47): woohoo! Charest talonné par le péquiste dans son comté! Deux douzaines de voix de différence!
(20:42): alors qu'on apprenait la réélection de Mario... Amir Khadir est en tête dans la circonscription de Mercier! That is nice!


Hey, on fait comme vous, on boit un coup en célébrant la victoire de Mario (yeah, right...). Voici nos quelques réflexions éparses:

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Soirée électorale - le guide 


Mesdames, messieurs, nous y sommes. L'heure H est à portée de télécommande. Ou de clavier, si vous comptez suivre le dépouillement sur le web. L'équipe du Périscope sera réunie pour une exceptionnelle assemblée de cuisine, au cours de laquelle nous suivrons, et commenterons, le déroulement de la veillée. Soyez des nôtres.

Nous ne serons pas seuls; voici une liste des sites/blogues que nous consulterons en cours de route:

* Cyberpresse - Carte interactive du Québec : bien fait, dans l'esprit de la page mise sur pied lors des dernières élections fédérales

* Radio-Canda - Québec 2007: plus à la manière d'un tableau, très précis dans ses données

* Canoê/Québecor - Québec 2007: On cherche l'outil de dépouillement électoral, mais on ne le trouve pas encore... Anyway, ils diffuseront le feed télé de TVA en direct sur le site, c'est déjà ça.

* CHOQ FM - La soirée des élections: sur les ondes de la radio de l'UQAM, en direct sur le web, suivez le déroulement de la soirée - un alternative bienvenue aux médias généralistes.

* GT des blogueurs montréalais - le dépouillement en direct: on vous renvoie au post original de Julie Bélanger, qui a organisé un get together au bar les 100 Génies, de l'ETS. Plusieurs blogueurs politiques du coin s'y retrouveront. Lorsqu'on aura une liste plus détaillée, on rafraîchira la liste.

Vos suggestions de sites sont les bienvenues, comme toujours.

Allez, bonne veillée

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La liste Charest : Point final 


Voilà. C'est fait. On y est arrivé. La Liste Charest des trentes bourdes du Gouvernement Charest est complète. Autant de bonne raisons de ne pas voter Patapouf aujourd'hui.

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Scoop du Périscope : Et le gagnant est ... 


Tous les analystes politiques qui grouillent encore malgré l’ineptie de cette campagne électorale disent que c’est too close to call. Charest a foiré. Boisclair a à peine sauvé les meubles. Dumont a surfé sur sa critique du « trop-d’ État » et les accommodements raisonnables, mais semble plafonner. Les trois « grands partis » sont au coude à coude. Alors, vraiment, est-ce si vrai qu’on ne peut prédire ce qu’aura l’air notre gouvernement au lendemain des élections ?

En fait, la réponse à cette question me semble plutôt claire. Limpide. Allant à contre-courant de la tendance générale dans les Amériques –même le Gringoland tiré la plogue sur les républicains en 2006 -, les Québécois opteront…si la tendance se maintient… pour un gouvernement de droite, très à droite, plus encore que ceux de Patapouf et de Lucide Bouchard.

Quel mauvais rêve ! Mais celui qui doit faire les pires cauchemars en ce moment est certainement Patapouf. Mettez-vous à sa place. Il vient de compléter son mandat en ayant patiemment mis en place sa « réingénierie de l’État » orchestrée selon les diktats du petit catéchisme du bon néolibéral. Il en a suivi tous les dogmes : poursuite du démantèlement de l’État, mise au pas des travailleurs et des fonctionnaires, mise en place de l’architecture nécessaire aux PPP, privatisation du bien commun notamment la gestion de l’eau, du système de santé, l’éolien, etc. Allez revoir la Liste Charest, tout est là. Et malgré cela, que constate-t-il ? Qu'il se fait dépasser sur sa droite par Super Mario. Même le PQ (est-ce vraiment une surprise) ose plus ou moins remettre en cause sa savante destruction du bien commun. Alors, qu’est-ce qu’il se dit Patapouf. Se dit-il qu’il n’en a pas fait assez ? Que c’est à n’y rien comprendre ? Et le clown en chef n’a pas tort.

Bref, il y a de ces fois où l’on n’est pas tellement fier de ses compatriotes. Y’a eu le tollé sur les accommodements raisonnables et la montée de la xénophobie de plus en plus affichée sans gène. Là, y’a le choix de gouvernants qu’on s’apprête à faire. Pour le dire autrement, je reprendrai les mots utilisés par Mathieu C :

Vous n'avez pas aimé le gouvernement Charest? ALORS COMMENT POUVEZ-VOUS PENSER DEUX SECONDES QUE VOUS ALLEZ AIMER UN GOUVERNEMENT DUMONT???? Y a des choses qui m'échappent complètement des fois.

***

Quoi faire dans ses circonstances ? Comment voter ? [Et, oui, je vais faire un Pratte de moi-même]

Pour ma part, le choix est simple. J’habite Gouin, un fief péquiste où le PLQ et l’ADQ sont très marginaux. J’ai aussi la chance d’habiter le comté de Françoise David, la plus pertinente de tous les candidats et candidates que j’ai vu défiler au cours de la campagne. Je voterai donc pour elle.

Mais vous chers lecteurs. Vous qui habitez Chicoutimi, Vardun, Stanbridge-East, Pabos, Petis Pabos, Pabos Mills ou ailleurs, que ferais-je à votre place ? Et bien, je pense que, pour la première fois de ma vie, je trancherais pour le PQ en sachant très bien que c’est aussi un peu beaucoup l’argent et le vote statégique que j'appuie. Mais bon, des fois, entre deux maux…

Et si j’habitais, comme mes pauvres parents, dans les West Island ou dans un de ces trop nombreux comtés où le gagnant est donné d’avance. Et bien, je m’abstiendrai de participer à cette mascarade, histoire que nos gentils gouvernants ne puissent se gargariser d’un taux de participation record.

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Liste Charest #30 : La non réforme du mode de scrutin 


En 2003, Patapouf incluait la réforme du mode de scrutin dans sa plate-forme électorale. Elle fut même annoncée lors du discours inaugural de Jean Charest pour le printemps 2004 et confirmée par le ministre Dupuis (Geneviève Dorais, dans Le Devoir)

Et après ? Le "Rapport Béland" faisait ses recommandations. D'autres ont aussi fait des propositions. Une "solution", favorable au Libéraux et dénaturant le projet de proportionnelle a été avancée pour un temps. Depuis, rien, nada, niet. Le projet de réforme n'apparait même plus dans le programme 2007.

J'espère juste que le résultat de ce soir mettra en évidence la désuétude de notre mode de scrutin. Peut-être que ça va en motiver quelques-uns à faire quelque chose à cet égard. Mais, même si comme eux, jespère, sachez très bien chers lecteurs que je ne me berce pas d'illusions.

Voir le dossier sur vigile. (voir ici aussi)

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Liste Charest #29: Le financement des écoles juives 


L’histoire avait fait grand bruit et marquait au fer rouge le règne, déjà contesté, du Menteur. C’était en janvier 2005, presque à la moitié d’un mandat litigieux. Alors qu’on apprenait dans les journaux que le Parti Libéral du Québec avait tenu une campagne de financement auprès de la communauté juive de Montréal – campagne qui avait rapporté près de 750 000$ au parti -, Jean Charest autorise le financement à 100% de cinq écoles privées confessionnelles juives, sous prétexte d’une « mission de solidarisation ».

Il s’agit d’un débat à deux volets. D’abord, d’un point de vue strictement sociologique. En dépit de ce que pourraient en penser les fanatiques de Mario (…), il n’y a rien de mal à financer une école privée, qu’elle soit de confession juive ou catholique, d’ailleurs le ministère de l’Éducation le fait depuis toujours. Problème il y a lorsque les contribuables financent à 100% l’école privée – catho ou juive ou mooniste, peu importe. Privé, c’est privé. Remarquez, c’est ça le visage du PLQ en 2007 : prendre aux pauvres pour donner aux riches… En vérité, non seulement cet épisode venait cristalliser dans le public ce rejet des actions du PLQ qui se mesure si bien en ce jour d’élection, mais on pourrait presque voir dans l’affaire du financement des écoles juives la graine des accomodements raisonnables plantée dans la terre populaire…

Puis, il y a la manière. Du grand Menteur. Voyons-y de plus près. Il y a d’abord cette campagne de financement – 750 000$, rappelons-nous. Puis, quelques jours plus tard, cette annonce de financement entier de cinq écoles privées juives. Une décision prise en catimini, apprenons-nous peu après : le financement a été « approuvé » par Conseil du Trésor… pendant que sa présidente, Monique Jérôme-Forget, était en vacances! Le moment était choisi : elle avait désapprouvé le financement des écoles quelques semaines plus tôt…

Puis, Jean Charest envoie le pôvre ministrucule Pierre Reid (en passant, on risque de ne plus le revoir, il serait en danger dans sa circonscription d’Orford) au batte, assurant, à qui voudrait le croire, qu’il s’agit bien d’une décision du ministère de l’Éducation, qu’il dirigeait alors. Mais le mal était fait, et malgré son dévouement aveugle envers son chef, Reid est tassé le 18 février suivant vers le poste, moins reluisant, de ministre des Services gouvernementaux. Février 2006, autre scandale, autre remaniement : Reid est exclu du conseil des ministres du Parti Libéral du Québec. Craquant sous la pression, Charest retire aux cinq écoles juives le financement qui leur avait été promis.

L’affaire du financement des écoles juives est unanimement dénoncée par les observateurs de la chose politique. Dans La Presse du 20 janvier 2005, Vincent Marissal résume magnifiquement la chose :

De deux choses l'une: ou bien Jean Charest savait que le boomerang reviendrait, mais il l'a lancé tout de même au mépris des avis contraires (ou parce qu'il avait promis de le faire) ou alors, il s'est aventuré dans ce champ miné sans se douter des risques qu'il courait. Dans les deux cas, ce n'est pas très rassurant puisque cela démontre que le premier ministre est borné, ou souffre d'une méconnaissance profonde de la société québécoise. De toute évidence, son Conseil des ministres, qui avait enfin l'occasion de discuter du sujet, lui a sonné quelques cloches.


De toute évidence, même après deux ans et un mois de campagne électorale, Jean Charest n’a pas changé…

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25 mars 2007

Liste Charest #28 : Patapouf et le développement économique des régions 


Olivier Niquet de Goudaille et Cent Papiers est l'un de nos célèbres lecteurs ;) Et il sait flatter dans le sens du poil. Il est aussi assez blood pour nous libérer un tant soit peu de la tâche de rédiger la Liste Charest.

Pour ma part, suis pas trop partisan de laisser la production d'énergie liée aux éoliennes au secteur privé, mais le texte d'Olivier, largement inspiré du travail de Louis-Gilles Francoeur (encore!) met bien en évidence l'incapacité du gouvernement Charest à diriger le développement économique, même quand cela pourrait se faire en conformité avec sa politique du tout-au-privé. Ou peut-être est-ce cela qui "clochait"; Siemens étant prêt à collaborer avec Hydro-Québec. Voici donc sa seconde contribution à la liste.

***

Le Devoir, sous la plume de Louis-Gilles Francoeur rapportait hier que le gouvernement Libéral avait refusé une offre de la compagnie allemande Siemens, désireuse d’implanter au Saguenay Lac Saint-Jean une usine où aurait été développé un nouveau modèle d’éoliennes nordiques. La compagnie aurait aussi envisagé la construction d’un centre de recherche à Montréal. L’usine sera plutôt construite en Iowa.

Radio-Canada, qui semble être le seul média à avoir repris la nouvelle (et bizarrement, dans son édition « Abitibi-Témiscamingue »), résume ainsi certaines caractéristiques inhérentes à l’offre de Siemens :

« La multinationale Siemens offrait de faire du Québec son centre de production éolienne pour l’ensemble du marché nord-américain, prévoyant entre autres faire affaire avec des entreprises québécoises de composantes éoliennes. Elle était aussi prête à verser des royautés à Hydro-Québec pour la vente du modèle dans le monde.
Siemens offrait de plus de plus la diminution du coût de revient de l’électricité éolienne à 6 cents le kilowattheure, plutôt qu’à 6,5 cents, comme obtenu lors du premier appel d’offres éolien de 1000 mégawatts en 2002. »

De plus, Louis-Gilles Francoeur explique que :

« Ce projet, selon Siemens, aurait « confirmé la place du Québec comme leader nord-américain dans la production d’énergie verte », aurait généré des investissements de 4,5 milliards de dollars, aurait assuré pendant sept ans un minimum de 600 emplois directs en région ainsi que 2000 emplois permanents dans des secteurs connexes et aurait placé le Québec en tête de la production éolienne en Amérique du Nord. »

Néanmoins, le gouvernement Québécois, par l’entremise du ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre Corbeil, a refusé l’offre de Siemens, choisissant plutôt d’aller de l’avant avec une procédure d’appel d’offres pour 2000 MW (procédure à laquelle Siemens ne participera pas, selon les sources du Devoir).

Le Saguenay Lac Saint-Jean fait parti des cinq régions périphériques dites « ressources ». Généralement, les entreprises voulant s’y installer bénéficient de primes de localisation aux entreprises. Il semble que ce ne soit pas le cas ici et que Siemens aura principalement voulu bénéficier du fort potentiel éolien de la région.

Région qui est relativement dépendante de la multinationale Alcan qui y exploite quelques barrages privés alimentant en électricité ses usines de transformation de l’aluminium. L’usine d’Alcan à Alma serait la plus polluante au Québec, et l’entreprise comptait en 2005 pour 6,9% des émissions polluantes du Canada.

Dans sa plateforme électorale, le Parti Libéral du Québec rappelle que :

« Nous avons consacré l’engagement du Québec dans les énergies renouvelables en relançant le développement hydroélectrique et en propulsant le Québec parmi les principaux producteurs d’énergie éolienne en Amérique du Nord. »

En regard du souci croissant de la population envers les changements climatiques, on peut se demander s’il n’y aurait pas eu là une erreur de jugement (ou trois erreurs, comme l’explique Fernand Saulnier, expert consulté par Le Devoir) de la part du gouvernement de l’époque ?

[Le texte est d'abord paru sur Cent Papiers]

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24 mars 2007

Dumont méprise ses électeurs 


Ça m'avait échappé. Attaquant Boisclair, Mario Dumont a fait un Patrick Lagacé de lui-même et accusé le chef du PQ d'utiliser des "grands mots qu'on ne comprend pas".

Disons que j'aurais été d'accord pour dire qu'il utilise une langue aseptisée, mais bon, ça doit être trop compliqué pour les adéquistes... Moi aussi suis capable d'être méchant !

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La liste Charest: à trois jours du scrutin 


À trois jourd fu du scrutin, voici les 27 premiers éléments de notre liste des Trente bourdes du gouvernement du Parti Libéral du Québec lors de son mandat amorcé en 2003.

***

No. 1 : Privatisation du Mont-Orford, baîllon, juin 2006.
No. 2 : Les défusions municipales, publié sur Goudaille.
No. 3 : La hausse déguisée des impôts aux particuliers. (Merci à Infoman)
No. 4 : Accommodements raisonnables
No. 5 : La création de l'Agence des partenariats public-privé
No. 6 : Remembering "l'ostie de/maudite chienne"
No. 7 : La centrale le Suroit
No. 8 : Structurite et fusions d'établissements dans le secteur de la santé, publié sur L'Akratique
No. 9 : Privatisation de la gestion de l'eau par les municipalités
No. 10 :Les promesses en santé, bis

No. 11: Patapouf et la partition du Québec.
No. 12: Multiples hausses des tarifs d'électricité et gestion de l'Énergie, par Zircona sur la Tribu du verbe.
No. 13 : Loi 7 et 8 : Désyndicalisation forcée et condamnation par l'OIT.
No. 14 : Le "développement économique" de la faune
No. 15 : Patapouf et l'étiquetage obligatoire des OGM, par Mathieu C.
No. 16 : Tentative de mise à mort des CEGEPS, par Stéphane Thellen
No. 17 : Modification à l'article 45 du Code du travail et mise au pas des travailleurs québécois
No. 18 : Les hausses d'impôt
No. 19: La loi 142 imposant les conditions des employéEs du secteur public
No. 20 : Les "ainés" sacrifiés par la Politique du médicament
No. 21: Tentative de vol de 103 millions dans la caisse des prêts et bourses
No. 22 : Le CHUM
No. 23 : L'échec du gouvernement en ligne
No. 24 : Loi 57 contre les pauvres
No. 25 : Loi 124 et gestion chaotique du dossier des CPE
No. 26 : L'annonce de la construction du pont de la 25
No. 27 : Radotage et arrogance au PLQ

No. 28-30 : Dévoilement, à raison d'un item par jour, entre le 24 et le 26 mars.

N'hésitez pas à contribuer : voir notre appel à la blogosphère.

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Liste Charest # 27 : Le PLQ radote 


Enfin, une petite facile pour compléter ce sprint de rattrapage en ce samedi matin.

Il y a un certain temps de cela, les ministre Després et Boulay décidaient de radoter. C'est aussi la stratégie que semble avoir choisi d'adopter le "redoutable campainer" Jean Charest depuis un mois. Dans tous les cas, à mon humble avis, cela symbolise bien toute l'arrogance de ce gouvernement.



Criss que j'espère qu'ils vont se faire planter lundi, même si, quand on regarde cela de façon plus large (i.e. la montée de l'ADQ et le faux vernis altermondialiste féministe et progressiste du PQ), ça regarde mal. Je vous reviens avec un petit édito la-dessus. Compte faire un André Pratte de moi même.

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Liste Charest # 26 : La construction du pont de la 25 


Extrait du programme du PLQ 2007:
Augmenter de 8% l’achalandage des transports en commun. Cet objectif sera notamment atteint par la réalisation du Train de l’est, entre Montréal et sa couronne Nord, et le versement de 650 millions de dollars en 5 ans aux 9 sociétés de transport du Québec et aux conférences régionales des élus afin de développer les transports publics en milieu urbain comme en milieu rural.

C'est bien beau cette jolie rhétorique, mais pourquoi alors avoir annoncé la construction du pont de la 25, en mode PPP de surcroit...

Quelques faits à ce propos
  • En ajoutant 100 000 automobiles et camions sur le réseau artériel et dans les rues de Montréal, le pont de la 25 alimenterait ce processus sans fin de mal-développement urbain, si préjudiciable à Montréal. (Projet Montréal)
  • La compagnie Monit International possède dans le secteur 33,2 millions de pieds carrés acquis entre 1986 et 1988. Son président, Alex Kotler est un souscripteur à la caisse du parti libéral. Selon La Presse, en 1988, la famille d’Alex Kotler a fourni 6 000$ à la caisse du Parti Libéral. En 1989, le gouvernement libéral de Bourassa change le zonage de ses terrains à Laval. La valeur marchande de ses terrains est présentement de 7,6 M$ (millions de dollars) et passerait à la construction de l’autoroute 25 à 45,8 M$. Soit un bénéfice de plus 38 M$ ! (Parti vert)
  • Concernant un éventuel PPP, il est déjà acquis que la comptabilité du projet demeurera secrète, si bien qu’on ne saura pas quelle part du financement sera en fait assumée par le gouvernement. Or, selon nous, cette part ne sera pas inférieure à 60 %. C’est dire que, par le pont de l’autoroute 25, le gouvernement Charest voudrait dépenser au minimum 200 millions de dollars sans droit de regard pour la population, en plus de la livrer pieds et poings liés à la rapacité financière de l’une des franges les plus prédatrices du milieu des affaires, les constructeurs de routes et de ponts. (Projet Montréal)

Bref, comme disent les anglos, They talk the talk but they don't walk the walk. En fait pas tous, certains n'hésitent pas à cacher le fond de leur pensée :

«Le Québec est une société en croissance et une société en croissance, c’est
une société qui bâtit des routes».
- Yvon Marcoux, Ministre du Transport sous Patapouf

Au moins, il y a de l'espoir, il semble que la partie n'est pas encore complètement jouée.

***

Pour rester sur le thème du transport en commun, dans son budget 2006, Michel Audet annonçait ceci:
l’instauration d’un incitatif fiscal pour les entreprises qui assument les coûts du laissez-passer de leurs employés en tout ou en partie et la non-imposition de l’avantage qui en découle pour les employés.

Je réitère notre appel lancé il y a plus d'un an. Quelqu'un a profité de cette mesure ?

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Liste Charest # 25 : Loi 124 et gestion chaotique du dossier des CPE 


On a déjà évoqué dans cette liste les fameuses hausses de tarif dans les garderie à 5/7 $. Nous savons aussi depuis le débat que le Menteur - qui cherche à prendre de bonnes habitudes - refuse cette fois de s'engager à maintenir le tarif de 7 $ au cours d'un éventuel - mais de moins en moins sûr - mandat. À cela il faut ajouter, vous vous en rappelez sans doute, l'adoption de la loi 124 en décembre 2005 et la gestion chaotique du dossier des CPE par la ministre Carole Théberge et le gouvernement patapoufien.

Rappel sommaire des évènements :

Antécédents: Octobre 2003 : Le gouvernement force la désyndicalisation des travailleuses dans les CPE en milieu familiale.

LA CRISE

Octobre 2005 : Le gouvernement dépose le projet de loi 124. Il est répudié de toute part, la pression monte et plusieurs montent aux barricades parce que :
  • Les fondements de la qualité des services éducatifs à la petite enfance étaient mis en péril : ouverture à la commercialisation, diminution du pouvoir des parents, évacuation de la notion de programme éducatif, démembrement du lien CPE-milieu familial et atteinte aux partenariats avec la communauté. Le tout accompagné de compressions budgétaires majeures et de pertes d’emplois (AQCPE)
  • Il ne répond nullement aux préoccupations les plus souvent exprimées par les parents, soit les heures d'ouverture et les listes d'attente. Le projet de loi s'en prend au droit des parents de s'impliquer et de participer à la gestion et à l'orientation des services que fréquentent leurs enfants et constitue un recul important des principes de responsabilisation et de démocratisation. Le projet de loi soutire aux CPE la tâche qu'ils assumaient de soutenir d'encadrer et de guider les travailleuses en milieu familiale La ministre fait fi du fait démontré par plusieurs experts que la qualité des services de garde dans les CPE est supérieure à celle qu'on retrouve dans les garderies commerciales. (CSN)

Novembre 2005 : La mobilisation s'organise. Une coalition de syndicats et de représentants de la société civile réclame un débat public sur cette question. 12 000 personnes se rassemblent au Parc Jarry. 210 000 signent une pétition. Une mamam pas contente écrit à la ministre. D'autres dénoncent la walmartisation éventuelle du réseau des CPE

Novembre 2005 (suite) : Carole Théberge fait en partie marche arrière deux modifications au projet de loi 124: Il sera prévu très clairement et de façon non équivoque dans la loi qu'il sera impossible de mettre en place des « chaines » de garderies ET les 130 bureaux de coordination relèveront des Centres de la petite enfance (CPE) et non des fonctionnaires.

Décembre 2005 : Comme dans le cas des étudiant, on méprise la démocratie populaire. Un référendum bidon est organisé afin de berner la population. La campagne de désinformation est en marche :
Campagne de désinformation et de peur; intimidation auprès des éducatrices et éducateurs en milieu familial; gonflement artificiel des signatures de leur pétition contre le projet de loi 124; fermeture des CPE ce mercredi, qui aura pour seul effet de priver les enfants des services de garde éducatifs auxquels ils ont droit; utilisation et manipulation éhontées des « petits coeurs » d’un CPE à qui on « apprend » une comptine de protestation; tenue d’un « référendum » dont on prédit à l’avance le résultat favorable; et, pour ajouter l’insulte à l’injure, une interprétation très libre, pour ne pas dire une déformation pure et simple des résultats dudit référendum… (AEMFQ)
15 décembre. "Coup de force à Québec", la loi 124 est adoptée dans des "tristes circonstances"; la ministre Théberge étant tassée le temps de passer le projet. Le résultat n'est pas à à la hauteur :
  • adoption de la Loi 124 sous bâillon,
  • retrait du milieu familial de plus de 700 CPE,
  • perte nette de plus de 1000 postes en soutien pédagogique et en encadrement touchant principalement des femmes, pionnières du réseau,
  • coupure de plus de 50 % du budget alloué à l’encadrement de la garde en milieu familial [réduit de 104 M$ à 50 M$ en deux ans], etc." (AQCPE),
Pas étonnant que les travailleuses des CPE menacent encore de faire la grève.

Voilà c'est un peu brut. Pas aussi étoffé qu'on le voudrait, mais bon, je suis en mode rattrapage avec cette putain de liste. Pas que je manque d'idées... mais le temps, lui, fait défaut.

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23 mars 2007

Le Programme du Parti Libéral (joke de geek) 


À lire ici.

Via [goudaille]

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Bientôt ministre ? 




Voilà. Obligé de dire que c'est une coche au-dessus de Jean-Francois Plante, Christian Raymond et l'autre là, celui qui accuse les Juifs de faire des guerres pour replacer leur économie. Ah, oui, Gilles Gagnon.

Via [l'Akratique


21 mars 2007

Liste Charest # 24 : La loi 57 contre les pauvres 


Encore une fois, faute de temps, vais devoir emprunter la plume des autres.

La loi 57 sur l'aide au personnes et aux familles, qu'est-ce que c'est ?

Cette loi "qui viole l'égalité des droits" et qui donne au gouvernement le pouvoir de persister à dévaluer une prestation de base qui a perdu 30% de sa valeur en 20 ans, a été adoptée en juin 2005. Le PLQ l'a présentée comme étant la mise en oeuvre de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale (loi 112) de 2002... MAIS, dans les faits, il s'agit plutôt de lutte contre les pauvres:
"elle [la loi] appauvrira davantage les personnes et les familles à l'aide sociale: en mettant fin à l'allocation de 113 $ par mois pour les 55 ans et plus; en n'instaurant pas un vrai barème plancher, c'est-à-dire une prestation de base qui assure la couverture des besoins essentiels; en continuant de s'approprier la pension alimentaire versée au bénéfice d'un enfant; en augmentant les pouvoirs discrétionnaires du ministre tout en diminuant les droits de recours" (Francoise David, dans Le Devoir, 14 juin 2005)
Aussi - et vous verrez qu'on ne peut pas dire que Patapouf manque de cohérence et de suite dans les idées lorsqu'il s'agit d'aider ses tizamis du privé ou de démanteler l'État - Madame David relève ceci:
Un autre élément inquiétant du projet de loi 57 est passé inaperçu jusqu'à maintenant. Le ministère de la Solidarité sociale ouvre la porte à des partenariats avec des fondations privées, des municipalités et des organismes communautaires pour la mise en place de «programmes spécifiques» (...) Avec le projet de loi 57 adopté d'ici à la fin de la présente session parlementaire, le gouvernement Charest tente-t-il de transférer la responsabilité de la lutte contre la pauvreté aux individus, aux familles, aux communautés, aux fondations?
Pour sa part Lucie Poirier s'insurge, avec raison, du fait " que les personnes assistées sociales sont désormais soumises au bon vouloir, à l’arbitraire, à l’humeur, à la condescendance, aux reflux gastriques, aux démangeaisons gênantes et autres virements de girouettes des agentEs ainsi que de la ministre qui peut, selon son irritation du moment, ses caprices du jour ou l’air du temps ajouter des conditions particulières autres que celles prévues au règlement". Bref:
les normes d’application des Programmes spécifiques de l’Aide sociale ne sont pas publiées. Les recours (demande de révision et droit d’appel sur les décisions rendues) deviennent impossibles. Tout en contrevenant à la loi d’accès à l’information, le gouvernement fournit ainsi à ses agentEs la possibilité d’abuser de leur pouvoir décisionnel et l’occasion d’humilier, insécuriser, menacer les pauvres assistéEs qui ne savent pas à quoi s’attendre et sont d’avance condamnéEs à l’impuissance [Sisyphe, 8 janvier 2007]
Voir aussi le dossier compilé par le Collectif pour un Québec sans pauvreté.

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Campagne d'humeur 



C'est le dernier droit de la campagne électorale, et qu'est-ce qu'on rigole! Charest, d'abord, qui vient de passer pour un sacré fou avec sa promesse de verser les 700 M$ en baisses d'impôt - une mesure non seulement électoraliste (c'est pas croyable, on pensait que Mario Dumont avait atteint le fond du baril en la matière, eh ben le Menteur en chef l'a coiffé!) mais qui ne bernera personne ayant toujours en mémoire ses promesses de la campagne 2003.

Mais voilà, y'a qu'à fouiller pour trouver d'autres détails cocasses. D'abord, ma stupéfaction de voir hier soir, à la télé de Radio-Canada, durant la portion du "temps d'antenne gracieusement mis à la disposition des partis politiques", la pub absolument pissante (parce qu'absurdement débile) du Bloc Pot, mettant en vedette le candidat Richard Lemagnifique. Les électeurs ont vu ça. À la tivi. Comedy gold!



C'est le cas de le dire: j'ai halluciné hier soir devant le téléviseur.

Ensuite, les Alarmistes récidivent et proposent (déjà) une sorte de bilan de campagne électorale baptisé "Le gala des Ménisses"



Et puis, trouvé chez Schnobb, un amusant clip où Patapouf et Dumont sont passés au ralentis pour avoir l'air paquetés. Ça a l'air tout con comme ça, mais essayez de ne pas rire:



Et pour terminer, des images de ce que Dumont a baptisé le "traumatisme de Varennes"...



20 mars 2007

Liste Charest # 23: L'échec du gouvernement en ligne 


Le gouvernement en ligne. Une autre promesse de Jean Charest. Une autre promesse non tenue, nous a rappelé Michel Monette, blogueur ( Techmocratie.org), collaborateur régulier à Agoravox et CentPapiers, observateur des TIC. Il nous écrivait, au début de la campagne électorale, que ce gouvernement en ligne développé par Charest « est une grosse bourde : beaucoup de papier, mais peu de réalisations".

Il ne suffit d'ailleurs que d'une simple recherche à propos du gouvernement en ligne québécois pour faire le même constat que Michel Monette. Tiens, d'abord, une petite colle: qui c'est qui s'occupe de ça, le gouvernement en ligne, dans le gouvernement Charest? Monsieur Henri-François Gautrin, député de Verdun. Très exactement, il l'a été du 18 février 2005 au 27 février 2006. Et qui a pris sa place depuis un an? Personne, m'a répondu Google.

Corrigez-moi si je me trompe, car je ne peux pas croire qu'il n'y ait plus de pilote dans l'avion du gouvernement en ligne. Je veux dire: c'était une promesse, non? Et puis, on a mis un homme là dessus? Alors? Des résultats?

Remarquez que si c'est vraiment le cas, s'il n'y a plus personne à bord du gouvernement en ligne, admettez que ça illustre bien la manière dont ce dossier est mené. À propos du gouvernement en ligne, écrit Monette dans un article publié sur Cent Papiers le 28 février dernier:
Du côté du parti au pouvoir, le parti libéral du Québec, le programme électoral est muet sur la question. Pourtant, n’est-ce pas le gouvernement que dirige ce parti qui vient à peine de publier Vers un Québec branché pour ses citoyens ? Ce document va aussi loin que de dire : " il s’agit d’avoir recours aux nouvelles technologies de l’information et des communications afin de recréer une agora virtuelle qui permette aux citoyens de prendre part aux débats entourant les enjeux auxquels fait face un gouvernement donné. "

Cette belle rhétorique nous met l’eau à la bouche, mais la suite coupe l’appétit. Les propositions concrètes du gouvernement libéral se résument au vote électronique par Internet, le jour où celui-ci sera enfin sécuritaire, et à la création de forums " régis par une autorité indépendante du gouvernement ". Aux claviers, citoyens !


À ce texte, Pierre Chantelois réagissait, dans des commentaires qu'il convient de publier ici à nouveau:

Ce qui m’attriste le plus est de constater que le
gouvernement du Québec, depuis quatre ans, n’a pas évolué sur la
question des services en ligne donnés à la population. Lorsque j’étais
au gouvernement, j’avais évalué à environ 2 milliards de dollars les
dépenses, sur quatre ans, du gouvernement au poste informatique de
l’ensemble des ministères et organismes. Le citoyen lui, qu’en
reçoit-il ? Bien peu de choses. Il suffit de voir l’évolution
extraordinaire de la France (https://www.administration24h24.gouv.fr/)
en la matière pour constater que le Québec a perdu la course.

Le Parti libéral du Québec avait promis, dans son
manifeste politique, de faire du Québec le leader mondial des services
en ligne. On repassera.

Sur la démocratie en ligne, le Conseil du trésor avait créé un task force. Plus rien. Nothing at all.

Il fut un temps où on avait deux ministres qui s’occupaient des services en ligne : Pierre Reid et Jean-Francois Gautrin.

Monsieur Gautrin a pondu une brique sur les services en ligne. Il devient ministre. Plus rien. Nothing at all.

J’ai pris ma retraite. Il était temps. Le Québec a
perdu la course en matière de NTI et de services aux citoyens. Un point
c’est tout."


19 mars 2007

Budget fédéral: les commandites (prise 2) 


«Lundi, ça va très bien se passer», a lancé le ministre fédéral Michael Fortier à Jean Charest, à sa sortie de la Basilique St-Patrick

"Je lui ai souhaité bonne chance. Il sait très bien qu'il peut compter sur mon appui, a dit M. Fortier par la suite à la presse. Je vais appuyer M. Charest et le Parti libéral. Je travaille avec des ministres de M. Charest depuis un an. Ce sont des gens qui travaillent très bien, pour le bienfait des contribuables québécois. Ils défendent les intérêts des contribuables québécois",
-Michael Fortier
(encore)

Patapouf peut bien prendre Michael Fortier pour un "Monseigneur":
Après avoir assisté à la messe célébrée par le cardinal Jean-Claude Turcotte, et avoir rencontré le ministre fédéral des Travaux publics Michael Fortier, le premier ministre Jean Charest a commis un lapsus qui a fait rigoler les journalistes. Il a vanté le prêche prononcé à l'église par Monseigneur ... Fortier. (Matinternet)
Bilan. Comme lors des désormais célèbres "commandites", on pousse du cash au Québec afin d'acheter des votes. Mais cette fois, on fait cela au grand jour. Sans aucune gène.

Tout ça programmé une semaine avant le jour du vote. Nous prennent vraiment pour des caves dociles.

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Liste Charest # 22 : Le CHUM 


Liste "expresse" aujourd'hui.

De quoi que je cause.

Du CHUM. Du CHUM. Re-CHUM et encore du CHUM.

Quel bourbier.

Besoin d'un rappel concernant les enjeux :

Voir le dossier sur Vigile

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18 mars 2007

Bilan de la campagne 


Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

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Liste Charest: Trois semaines plus tard 


Comme prévu, dix jours avant la date fatidique, nous voici rendu à plus du deux tiers de la liste des Trente bourdes du gouvernement du Parti Libéral du Québec lors de son mandat amorcé en 2003. Le meileur (sic) est encore à venir!

***

No. 1 : Privatisation du Mont-Orford, baîllon, juin 2006.
No. 2 : Les défusions municipales, publié sur Goudaille.
No. 3 : La hausse déguisée des impôts aux particuliers. (Merci à Infoman)
No. 4 : Accommodements raisonnables
No. 5 : La création de l'Agence des partenariats public-privé
No. 6 : Remembering "l'ostie de/maudite chienne"
No. 7 : La centrale le Suroit
No. 8 : Structurite et fusions d'établissements dans le secteur de la santé, publié sur L'Akratique
No. 9 : Privatisation de la gestion de l'eau par les municipalités
No. 10 :Les promesses en santé, bis

No. 11: Patapouf et la partition du Québec.
No. 12: Multiples hausses des tarifs d'électricité et gestion de l'Énergie, par Zircona sur la Tribu du verbe.
No. 13 : Loi 7 et 8 : Désyndicalisation forcée et condamnation par l'OIT.
No. 14 : Le "développement économique" de la faune
No. 15 : Patapouf et l'étiquetage obligatoire des OGM, par Mathieu C.
No. 16 : Tentative de mise à mort des CEGEPS, par Stéphane Thellen
No. 17 : Modification à l'article 45 du Code du travail et mise au pas des travailleurs québécois
No. 18 : Les hausses d'impôt
No. 19: La loi 142 imposant les conditions des employéEs du secteur public
No. 20 : Les "ainés" sacrifiés par la Politique du médicament
No. 21: Tentative de vol de 103 millions dans la caisse des prêts et bourses
No. 22 : Le CHUM

No. 23-30 : Dévoilement, à raison d'un item par jour, entre le 18 et le 26 mars.

N'hésitez pas à contribuer : voir notre appel à la blogosphère.

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Liste Charest # 21 : Tentative de vol de 103 millions dans la caisse des prêts et bourses 


Impossible de passer à coté de ce 21ème élément de la liste puisque les manoeuvres déloyales du gouvernement de Jean Charest ont engendrés la plus grande grève étudiante de l'histoire du Québec qui regroupa, à son apogée, plus de 230 000 étudiants de niveau post-secondaire sur un total d'environ 450 000.

Rappel de quelques faits
  • Au cours de la campagne électorale de 2003, le Menteur promettait le gel des frais de scolarité pour les études post-secondaires tout en maintenant son désir de baisser les impôts
  • Lors de l'adoption du budget 2004-2005, le gouvernement annonce une réforme du régime d'aide financière aux études qui consistera en une augmentation de la limite d'endettement ainsi qu'en une conversion de 103 millions $ de bourses en prêts.
  • Dès octobre 2004, l'ASSÉ militera de façon claire en faveur d'une grève générale illimitée pour la session d'hiver 2005. La FECQ et la FEUQ suivent parla suite.
  • Le 30 mars 2005, au bas mot, 12 000 étudiants se réunissent au Parc Lafontaine à Montréal pour souligner le premier anniversaire des modifications au programme des prêts et bourses.
  • Après 6 semaine de grève, une entente de principe avec le ministère de l'Éducation, qui consiste à réinvestir 482 millions de dollars de prêts en bourse, pour les cinq prochaines années. Le retour des 103 millions de dollars est promis pour 2006. (tiré et édité à partir de Wikipédia)
Pour Le Périscope, ce que l'on doit retenir de ce conflit, c'est que non seulement le gouvernement Charest a-t-il tenté de couper dans le régime de prêts et bourses, mais surtout, c'est qu'il a négocié la sortie de crise au mépris de la démocratie syndicale étudiante:
Sur les 185 000 étudiants ayant participé au mouvement de grève générale illimitée, 110 000 voteront contre l'entente, alors que 75 000 l'accepteront. (Radio-Canada)
À cet effet, voir aussi notre bilan des assemblées-générale étudiantes lors de la grève (et notre fil de presse).

***
Ajoutons enfin que le PLQ affirme aujourd'hui - au moins il nous prévient - qu'il veut dégeler les frais de scolarité à l'université (voir aussi le texte Quel gel !). Cela dit, "chassez le naturel, il revient au galop". Ainsi, se cachant derrière le fait qu'il propose d'augmenter les droits de scolarité de 2 $ par semaine, le PLQ ne crie pas trop fort que cela représentera, au bout d'un éventuel mandat, une augmentation de 30 %.

Pire encore, il affirme que la contribution des étudiants ne représentera que 10 % du refinancement... ce qui ne résiste pas à l'épreuve des faits, même pas celle de Radio-Canada (voir le cinquième item sur la liste). Dans les faits, selon le plan libéral envisagé, les étudiants assumeront la très grande partie du réinvestissement. On l'a compris et on ne votera pas pour cela.

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Liste Charest # 20 : Les "ainés" sacrifiés par la politique du médicament 


Il y a quelques jours Patapouf annoncait la création - dans l'éventualité de moins en moins certains qu'il soit réélu - d'un ministère des ainés. Soit. Mais pourquoi ne pas l'avoir fait avant. N'est-ce pas sous son règne que l'on a pu constater les lacunes dans les CHLSD et surtout, dans les maisons privées pour "personnes en perte d'autonomie" ?

Surtout, s'il a les "ainées" à coeur, pouquoi la Politique du médicament rendue publique au début février (2007) par le ministre Couillard - celui qui s'est transformé en Capitaine Bonhomme - omet-elle d'accorder la gratuité aux 380 000 "ainés" recevant en partie le supplément de revenu garanti ? Charest l'avait pourtant promis en 2003. Menteur. Again.

Encore une fois, le PLQ a choisi de favoriser ses tizamis du privé.
Le gel des prix des médicaments reconnus par le régime public d'assurance, décrété en 1994, sera aboli dès le printemps prochain, ouvrant ainsi la porte à des hausses substantielles des prix (...) Le gouvernement Charest s'est en effet plié à l'argumentaire des compagnies pharmaceutiques qui réclament depuis des années le dégel des prix de leurs produits(Radio-Canada)
Voilà ce qu'en pense la Coalition Solidarité Santé:
La nouvelle Politique du médicament avantage l’industrie pharmaceutique qui l’a accueillie très favorablement. À l’opposé, ce sont les consommateurs qui feront les frais des largesses d’un gouvernement trop à l’écoute du lobby pharmaceutique.

Le Québec, qui est au dernier rang des provinces canadiennes pour les dépenses de santé, est pourtant la province qui dépense le plus en médicaments d’ordonnance par habitant. En nous ramenant au niveau de la moyenne canadienne, le Québec économiserait annuellement 470 millions. En autorisant la croissance du prix des médicaments, le gouvernement risque d’élargir l’écart qui défavorise le Québec.

«A-t-on pensé aux citoyennes et aux citoyens dans cette politique, se demande Gabrielle Pelletier, porte-parole de la coalition qui constate que le coût de l’assurance privée pour médicaments pour une famille québécoise s’élève maintenant à plus de1400 $ par an ? Il n’y a pas de frein à la croissance des coûts dans cette politique. Il faut donc s’attendre à une croissance annuelle de 10 % par an, soit des frais additionnels de près de 150$ pour chaque famille assurée ». Les assurés du régime public, dont les revenus sont généralement moins élevés, se verront pénalisés par de semblables hausses annuelles, estime Gabrielle Pelletier.

Les entreprises et les employés qui se partagent les cotisations aux assureurs privés sont les grands perdants de cette politique. Les seuls vrais gagnants sont les multinationales pharmaceutiques et les assureurs.La Coalition déplore que dans la Politique du médicament se mêlent les enjeux touchant l’accessibilité et la santé publique avec les enjeux de politiques industrielles du gouvernement.

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DemocraticSpace: "De mal en pis pour Jean Charest" 


Treizième mise à jour pour DS, en comptabilisant les données du sondage de StrategicCouncil (lequel sondage ne fait pas l'affaire de Pratte - on sait ben, quand ça ne l'arrange pas, il boude). Les chiffres parlent d'eux-même:



17 mars 2007

Sondage StrategicCouncil-G&M-CTV: Le PQ en tête 


Autre jour, autre sondage: Strategic Concil a réalisé un sondage pour le compte du Globe & Mail/CTV plaçant pour la première fois de la campagne le Parti Québécois en tête des intentions de vote, avec 32%. Le gang Charest s'en tire avec 30%, mais la surprise ici est de voir l'ADQ à 26% - une sacrée marge en comparaison avec la dernière livraison de Léger Marketing. Le sondage a été mené dans les deux journées suivant le débat des chefs, auprès de 1000 répondants.

Détails ici et ici.

N.B.: les lecteurs qui ont tenté de se rendre à la page de DemocraticSpace hyperlinké dans notre précédent post pourraient, ou non, prendre le champ virtuel. Aucune idée de ce qui se passe dans le camp DS mais depuis que nous avons affiché les résultats de leur 12e mise à jour, l'entrée est disparue, puis réapparue, à deux reprises. Pour l'instant [12h45], la mise à jour n'est toujours pas disponible... On a hâte de voir si DS se mettra une 13e fois à jour avec les résultats du sondage StrategicCouncil. On attend également un sondage CROP-La Presse pour le début de cette prochaine semaine.


16 mars 2007

DemocraticSpace: "Les Libéraux désormais en territoire minoritaire" 


Le site DemocraticSpace vient de mettre à jour ses projections en fonction du dernier sondage Léger Marketing. Mettons que Charest & co. viennent de prendre une méchante débarque. Voyez par vous même:



Tiré du blogue de campagne électorale québécoise 2007:
La vue d’ensemble demeure celle d’une course très serrée. 36 circonscriptions (29%) sont «trop serrées pour prédire» et 24 (19%) d’entre elles sont «serrées». Considérant que presque la moitié des comtés sont considérés «concurrentiels». Cette campagne se dirige vers une victoire décidée à l’aide d’un photo-finnish. Avec 10 jours à faire, rien n’est joué, surtout en raison du dépôt le 19 mars prochain du budget fédéral par le gouvernement minoritaire conservateur de Stephen Harper.Il semble de plus en plus certain que l’élection québécoise sera décidée en fonction de la réaction des Québécois à un budget fédéral, que les experts estiment d’ores et déjà généreux pour le Québec, en raison de l’alliance stratégique entre Charest et Harper.


Considérant la méthodologie de DemocraticSpace, le prochain sondage CROP-LaPresse devrait confirmer encore la chute libérale et donner une mesure plus précise de la lutte PQ-ADQ dans les comtés chauds. À suivre.


15 mars 2007

Liste Charest # 19 : la loi 142 imposant les conditions des employéEs du secteur public 


Parce qu'on manque de temps, mais aussi parce que c'est le fun de profiter du "feedback" des lecteurs, je propose de procéder un peu différemment pour ce nouvel élément de la Liste Charest.

D'abord, je rappelle - pour ceux qui vivraient sur une autre planète - ce qu'est la loi 142 adoptée sous le baillon (encore) par le PLQ en 2005:
La loi 142, adoptée le 15 décembre 2005, impose les conditions de travail aux employé-es de l'ensemble du secteur public. Elle fixe les salaires pour une période de 6 ans et 9 mois. Les salarié-es du secteur public recevront un total de 8 % d'augmentation, soit à peine un peu plus de 1 % par année. De plus, elle retire le droit à la libre négociation jusqu’en 2010. Elle met en place des mesures répressives qui commandent l’exercice normal de toutes les fonctions des salarié-es en tout temps et qui interdisent tout ralentissement, diminution ou altération quantitative ou qualitative d’activités, et ce, peu importe les raisons légitimes ou non. Cette loi comporte des sanctions très lourdes et des amendes pour les individus et les associations de personnes qui voudraient exprimer, par des actions concertées, leur désaccord avec une position patronale. (Le site du monde du travail)
Mais surtout, j'aimerais inviter les lecteurs et lectrices concernéEs à nous faire part de leurs expériences personnelles en laissant un message dans les commentaires. Je rajouterai les "meilleures" citations au corps du billet.

Enfin, juste pour boucher ceux qui oseraient dire que les travailleurs du secteur public sont des "privilégiés", j'ajouterai ceci:
Selon le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), en 2006, « le salaire des employés de l’administration québécoise est en retard de 15,2 % par rapport à celui de l’ensemble des autres salariés québécois travaillant dans les établissements de 200 employés et plus. Un retard est aussi noté vis-à-vis du secteur privé (- 15,7 %).

Sur le plan de la rémunération globale, qui considère les avantages sociaux et les heures de travail en plus du salaire, l’administration québécoise affiche un retard de 12 % face à l’ensemble des autres salariés québécois et de 8,2 % face au secteur privé ». Plus encore, « lorsque les années 2001 et 2006 sont considérées, la situation comparative de l’administration québécoise s’affaiblit vis-à-vis de presque tous les secteurs (…) par rapport au secteur privé dans trois catégories d’emplois, soit les professionnels (- 12,9 %), les employés de bureau (- 9,1 %) et les ouvriers (- 10,4 %).

Lorsqu’on observe l’évolution de l’écart salarial entre le secteur public et le secteur privé sur une plus longue période, on constate un retournement complet de la situation: "entre 1990 et 1998, un affaiblissement est constaté face à tous les secteurs, tant pour les salaires que pour la rémunération globale, l’affaiblissement le plus marqué est observé vis-à-vis du secteur privé, soit 8,4 % sur le plan salarial et 7,7 % pour la rémunération globale » (IRIR, 1998 : 1, 7).

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Lâche pas bonhomme 


L'ineffable André Pratte se plaint des méchants médias. Au sujet de l'incident de ce matin alors que Patapouf s'est fait varlopé, il écrit:
Mais pourquoi les travailleurs d’usine qui applaudissent quand Charest (ou Boisclair ou Dumont) passe par chez eux n’ont-ils même pas droit à un entrefilet?
On croirait lire un vulgaire blogueur frustré [comme nous tiens! ;)]. On retiendra cependant cet éclair de "lucidité" :
"Les médias - dont je suis, évidemment - ont le don d’imposer une vision des choses et il est parfois difficile de savoir d’où vient cette vision exactement".
À encadrer.

Allez donc lire Michel C. Auger. Lui, il l'a l'affaire.

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Liste Charest # 18: Les baisses d'impôt (bis) 


Ah! Les promesses de baisses d'impôt de Jean Charest! C'est comme les promesses sur la santé: quatre ans plus tard, on voit ce que ça donne.

Nous nous sommes déjà penchés sur les chiffres de ces promesses; mais rien ne veut le fiel de l'homme de la rue, servez-vous un bon café et prenez connaissance de cet échange qu'a eu le premier ministre avec un travailleur d'une usine de la ville de Varenne, qui l'attendait à la sortie de son autobus. Niiiice, comme dirait Borat.

Tiré de l'article "Charest apostrophé par des travailleurs", Tommy Chouinard, La Presse:
«Je m’excuse mais la comparaison n’est pas bonne. Si vous seriez (sic) comme moi un salarié qui se fait manger la moitié de sa paie, et qu’il arrive avec un compte d’Hydro qui à toutes les estick d’années augmente, je ne comparerais pas ça de la même manière. Je pense que je préférerais être en Alberta. Qui s’enrichit? Les compagnies ou nous autres les payeurs de taxes?»

- Je vous donne un exemple, a répondu M. Charest. En 2005, avec 3% d’exportation de son énergie, Hydro-Québec a fait 30% de ses profits. C’est pour ça que ça devient intéressant.

- Ça n’a pas empêché l’augmentation de nos comptes d’Hydro.

- Mais personne ne propose de geler non plus les comptes. L’électricité se paie moins cher au Québec.

- Mais moi, je ne vois pas où je m’enrichis. Nos comptes d’Hydro augmentent à toutes les maudites années. À quoi ça sert d’agrandir et de vendre ailleurs si ça me coûte toujours plus cher.

- L’électricité au Québec coûte à peu près 60% moins cher qu’en Ontario.

- Mais on est loin de s’enrichir. Nous, les payeurs de taxe, on est loin de s’enrichir. On s’appauvrit. C’est vrai que les compagnies s’enrichissent. Regardez les maisons qui se bâtissent et les voitures qui se promènent. Il y a de l’argent sur la route. Des cabanes de 1 ou 2 millions, il y en a en masse (…) Nous autres, on déménage, on rapetisse nos maisons à cause du compte de taxe d’Hydro, du compte de taxe scolaire, du compte de taxes municipales qui augmentent. (…) On s’enrichit, nous?

- Il faut faire en sorte qu’on puisse baisser les impôts de manière…

- Comment vous avez dit à votre denier mandat… On va baisser les impôts…

- On a fait 65% du chemin.

- Moi, j’ai perdu du pouvoir d’achat en maudit. Vous êtes mieux de rien dire parce que ca me coute trop cher.

- On a fait 65% du chemin depuis qu’on a été élu. On va atteindre la moyenne canadienne. On va y arriver en tenant compte de nos moyens financiers.»

Un autre travailleur, Jacques Chicoine, a lancé : «Allez-vous les baisser, les impôts? Vous seriez dû!

- Dans notre plan, on est les seuls à dire qu’on va le faire graduellement. Merci»

***
[Bonus track...nous inventons]

[travailleur] Pis tu sais quoi Jean ?
[Patapouf] Non
[Travailleur] J't'ai cassé.

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"L'ADQ n'est pas prête à gouverner seule" 


Ce sont les mots de Bryan Breguet, Directeur des affaires politiques de la Commission des jeunes adéquistes et membre de la "Coalition des esprits libres " (ahem!), tels qu'exprimés sur l'entrée intitulée "Je veux une coalition" de son blogue, De gauche à droite. "L'ADQ n'est pas prête à gouverner SEULE, et en fait, je ne suis pas sûr que l'ADQ aura jamais l'opportunité d'être élue majoritaire", croit le militant adéquiste.

Philippe Schnobb de Radio-Canada a relevé l'observation de Breguet, qui a voulu préciser ses propos en effectuant une mise à jour. Le fond reste néanmoins limpide. Le membre de l'exécutif de la CJADQ souhaite voir une coalition ADQ-PLQ dans l'éventualité , de plus en plus réaliste, d'un prochain gouvernement minoritaire, puisque " de plus, PLQ et ADQ ne sont pas si éloignés sur bien des sujets et Charest ne serait sans doute pas si mécontent d'avoir une aile droite plus forte", écrit-il. Nous ne saurions mieux dire.

Quand la sonnerie de la réalité se fait entendre...

[MàJ] J'ai oublié un détail capital. Tiré du carnet de Schnobb:
Le blogueur Stéphane Dion m'indique aussi que le membre de l'exécutif de la commission des jeunes s'est prononcé en faveur de la partition du Québec.


C'est donc vrai qu'ils ont des positions en commun, les adéquistes et les libéraux...

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14 mars 2007

À tête reposée 


Cette 22e journée de campagne électorale s'est avérée plutôt instructive, tant dans les nombreuses analyses d'après débat des chefs (suivi par 1.7M de Québécois) que dans le déroulement de la journée aux côtés des chefs.

Amusons-nous d'abord à dresser un bref bilan des différents points de vue exprimés par les spécialistes sur le débat des chefs d'hier.

La Presse/Le Soleil/ Gesca:
André Pratte:"Le chef du Parti québécois, André Boisclair, ne pouvait se permettre aucune erreur, tellement de Québécois avaient une piètre opinion de lui. Il est certainement celui qui a le plus surpassé les attentes.[...]Pour le reste, le premier ministre sortant a décliné ses réalisations, parfois sans passion. [...]Au total, M. Charest n’a probablement ni perdu ni gagné d’appuis hier soir."
Yves Boisvert: "Y a-t-il un gagnant? Il n'y a pas vraiment de perdant en tout cas. Pas de coup assassin, de gaffe terrible."
Alain Dubuc: "[Boisclair] n'a certainement pas réussi à corriger son image, qui lui nuit tant, et de communiquer aux téléspectateurs le fait qu'il était capable de chaleur et de compassion. Et son agressivité a pu avoir un effet pervers. [...] Mario Dumont [...] est peut-être celui qui a le mieux fait."
Michel C.Auger: "L'or à Dumont, l'argent à Boisclair", titre-t-il. "Mais il est impossible de donner une médaille, même de bronze pour la troisième place, à un Jean Charest qui est apparu fatigué après avoir passé la soirée sur défensive et sans jamais trouver les mots qu’il fallait pour défendre efficacement le bilan de son gouvernement."

Le Devoir:
Michel David: Avantage au PQ, titre-t-il: "André Boisclair a démontré hier soir qu'il était trop tôt pour l'enterrer. Alors que plusieurs le tenaient pour une quantité négligeable, le chef du PQ a dominé le débat."

Bon, on pourrait encore vous référer aux bulletins télévisés de Radio-Canada, à LCN, RDI, TVA, vous voyez le portrait. Plus important encore, si vous avez écouté le débat, vous vous êtes fait votre idée, laquelle comptera davantage auprès de vos proches qui ne l'ont pas écouté que tout ce qu'auront résumé les spécialistes.

C'est une autre évidence, les prochains jours vont confirmer s'il y a bel et bien eu un gagnant - on semble ne pas s'entendre sur qui - ou un perdant - ça, c'est clair: Charest a perdu. En fait, un simple coup d'oeil sur les manchettes d'aujourd'hui révélait beaucoup à propos de l'issue du débat.

Qu'a fait Boisclair? La tournée des animatrices radiocanadiennes, une rencontre avec les représentants de la Fédé des municipalités, un saut à Trois-Rivières, un happening au National avec des jeunes. Ça avait presque l'air d'une journée de congé pour Boisclair, qui visiblement surfait sur la vague de réactions positives à propos de sa performance de la veille.

Pas de congé pour Mario. C'est tout comme s'il avait encore envie de se battre après avoir asséné de bons coups à Charest hier soir. Non seulement il défend son "lapin" de document relatif au viaduc La Concorde, mais en il rajoute en réclamant la tête du ministre Després (ça, on est bien d'accord, mais pas forcément pour cette raison précise...) et remet en question l'impartialité du comité que pilote M.Johnson. Vraiment, Dumont s'arrange pour qu'on parle encore longtemps de son lapin... et Charest ne trouve rien de mieux que mordre à l'hameçon.

En fait, toute la journée s'est avérée catastrophique pour Jean Charest. Non seulement a-t-il eu à répondre aux journalistes (et aux membres de son parti, devinons-nous) de sa contre-performance, non seulement a-t-il eu à se frotter à nouveau à Dumont à cause du "lapin", mais en plus, il a réussi à se mettre à dos les maires des régions en leur faussant compagnie à la dernière minute (il a préféré visiter la Chambre de commerce de Saguenay)! Vraiment mal avisé d'envoyer chier ceux qui pourraient faire la différence le jour du scrutin... Le maire de St-Prime (célèbre village bleuet qui a vu naître Fred Fortin, sauf erreur) ne s'est pas gêné pour dénoncer le chef libéral. Franchement, Jean, ça ne valait pas la peine de mentionner par trois fois le nom de la région Saguenay-Lac-St-Jean durant le débat, si c'est pour les laisser tomber le lendemain...

Anyway, on a hâte au prochain sondage. On vous laisse enfin avec la dernière production des Alarmistes...

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Liste Charest # 17 : Modification à l'article 45 du code du travail et mise au pas des travailleurs québécois 


D'abord, voudrais dire un chaleureux bienvenu aux nombreux nouveaux visiteurs qui passent par ici depuis quelques jours... depuis que notre "Drinking game" a été "linké" à de nombreux endroits. C'est d'ailleurs fort agréable de constater que cette initiative ait suscité tant d'entrain... Cela dit, on se démène depuis deux semaines afin de fournir du "contenu" au débat avec la Liste Charest qui, elle, semble susciter moins d'enthousiasme chez les observateurs de la blogosphère [on doit exclure ici M. Schnobb de Radio-Canada qui rapporte assiduement nos initiatives depuis quelques semaines]... Anyway, ca doit être un signe des temps.

Voici donc le dix-septième élément de la liste, "la modification de l'article 45 et la mise au pas des travailleurs du Québec"!

***

Nous le savons, les grandes corporations sont de plus en plus nombreuses à vouloir scinder leurs activités afin de se dégager des conventions collectives. Les luttes largement médiatisées menées autant par les téléphonistes de Bell que par les préposés aux services à la clientèle de Vidéotron en ont fait foi au tournant du siècle, celles à la SAQ, l’ont rappelé plus récemment.

La loi 31, adoptée par Patapouf à l’automne 2003, est venue cautionner l’antisyndicalisme du patronat québécois. Elle avait suscité — s’en surprendra-t-on — l’enthousiasme du Conseil du patronat qui était alors «très content» de cette modification puisqu'elle représente une «réelle amélioration », pour reprendre les termes de son président, Gilles Taillon, aujourd’hui numéro 2 de l’ADQ…

Dans les faits, non seulement le projet de loi 31 est-il venu cautionner le recours à l’impartition, la sous-traitance, et, par le fait même, le glissement d’un nombre toujours plus grand de travailleurs vers les marchés périphériques du travail, mais surtout, il permettait dorénavant aux entreprises de se débarrasser des conventions collectives qu’elles avaient auparavant signées avec ses employés sans risque de poursuites judiciaires. Deux ouvertures béantes sont créées :
1) Dans le cas d’une concession partielle à un sous-traitant, l’article 45 qui protège les droits syndicaux des travailleuses et des travailleurs s’appliquerait seulement lorsqu’il y a vente de la plupart des éléments caractéristiques de l’entreprise. Par exemple, un sous-traitant n’aurait pas à reconnaître les droits du personnel syndiqué si l’établissement lui confiait seulement une partie de ses fonctions (ex. : l’entretien des chambres dans un hôtel, les services cliniques à certains types de clientèle, etc.) ; 2)Dans le cas où l’article 45 continuerait de s’appliquer, une nouvelle disposition obligerait la renégociation immédiate de la convention collective avec le sous-traitant. Dans le Code du travail actuel, la convention collective existante est maintenue pour une période pouvant atteindre 12 mois. Avec le projet de loi 31, dès que le sous-traitant prend en charge les opérations cédées par le donneur d’ouvrage, la convention collective est réputée expirée.. (CSN)
Du coup, du jour au lendemain, c’est toute l’histoire des luttes et des revendications pour de meilleures conditions de travail dans ces entreprises qui est balayée du revers de la main.

Il faut aussi rappeler qu’au Québec, la législation encadrant le recours à la sous-traitance était déjà plus permissive que celle existant dans le ROC*. Autrement dit, l’article 45 du Code du travail, avant qu’il ne soit modifié, n’empêchait pas la sous-traitance, mais avait pour objectif d’assurer le respect des conventions collectives. Pire :

La comparaison entre l’encadrement juridique québécois et (notamment) ontarien et canadien indique en outre que la nouvelle formulation du Code du travail accentuerait le déséquilibre dans la défense des droits des travailleurs et de leurs organisations représentatives (Gagnon, Avignon et Collombat, 2003)
Il faut aussi mettre en lien l’adoption de loi no 31 par le clan Patapouf modifiant l’article 45 du Code du travail et l’impact négatif de l’intégration continentale sur l’encadrement juridique du marché du travail au Québec. Fait important à noter, l’esprit des modifications au Code du travail, en ce qui a trait au transfert de propriété d’une entreprise est calqué sur le modèle américain (National Labor Relations Act) où seule l’obligation de l’employeur à négocier de bonne foi avec le syndicat survit à la passation des pouvoirs. Bref, comme cela était prévisible, l’intégration continentale conduit progressivement une « course vers le bas », sous prétexte d’ajustement à la norme continentale (lire états-unienne) et les révisions - le PQ de Bouchard s'y était mis en 2001 - de l’article 45 s’inscrivent clairement dans cette perspective. D'ailleurs, le ministre Després — oui, oui, celui qui est sur la corde raide aujourd’hui —cautionnait la loi 31 en faisant expressément référence au fait que : « la mondialisation est un phénomène qui se traduit par une concurrence sans cesse croissante. [Que de] de nouvelles puissances émergent sur la scène internationale et les ententes régionales de libre-échange se multiplient. [Qu’] une économie ouverte comme celle du Québec doit s'adapter à un environnement économique en constante évolution » (Presse Canadienne, 13 novembre 2003).

Ben oui, la mondialisation est évoquée comme un phénomène extérieur devant lequel nos hauts dirigeants assistent impuissants…comme si ce n’est pas eux qui négociaient ces accords (**)…

En somme, le gouvernement Charest avait la responsabilité de protéger les travailleurs et les travailleuses contre les effets pervers de la mondialisation et de ses concurrences effrénées. Malheureusement, la loi 31 adoptée, en ayant recours à la procédure douteuse du bâillon, fut un autre coup de canon adressé par le PLQ aux travailleurs du Québec. D'ailleurs, ce n’est pas demain que les travailleurs en récolteront les fruits, car, comme le rappelait en 2003 Mme Françoise Bertrand de la Fédération des Chambres de commerces du Québec, si, à court terme, certaines conventions collectives devront être ajustées à la baisse, « à long terme, ce sera très bénéfique ». Autrement dit, à l’inverse de ce qui se passe dans le circuit de la consommation, c’est payez maintenant, vous récolterez peut-être plus tard!

*Dans une étude intitulée « La sous-traitance dans le secteur manufacturier : une comparaison Québec-Ontario », Jalette constate « qu’au Québec, 95,2 % des établissements confient au moins une activité à l’externe tandis qu’en Ontario cette proportion se situe à 87,9 % (2003 : 14). Plus de 60 % de ces entreprises en donnent plus de trois à l’extérieur (2003 : 14). Par ailleurs, au Québec, 39,3 % du chiffre d’affaires total des PME vient de la sous-traitance alors que celui-ci s’établit à 33,2 % en Ontario et à 39,2 % dans l’ouest du Canada (32,9 %). Jalette, Patrice. Octobre 2003. « La sous-traitance dans le secteur manufacturier : une comparaison Québec-Ontario, Rapport de recherche, École des relations industrielles de l’Université de Montréal, Montréal, 28p.

**Parlant d’accords négociés par nos gouvernements, il faut noter – ce n’est pas anodin – que l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine du travail (ANACT) — qui fut conclu parallèlement à l’ALENA pour gérer les questions du travail sur le continent —respectait la primauté des législations nationales du travail et n’exigeait aucune harmonisation à la hausse (une approche qui se situait à l’opposé des exigences de l’ALENA en ce qui concerne l’investissement (le fameux chapitre 11) ou encore la protection intellectuelle). Autrement dit, l’ANACT est un simulacre de « clause sociale ». Depuis dix ans, les « groupes d’arbitrage spéciaux » chargés du règlement des différents concernant les accrocs à la législation du travail n’ont imposé aucune sanction à qui que ce soi.

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