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30 juillet 2007

Blogueurs de gauche... 




27 juillet 2007

La tristesse d'un silence 


Je dois le confesser, je suis souverainiste. Péquiste, très, très loin de là, mais souverainiste certainement. Je le suis non pas parce que ce serait une question de vie ou de mort, ou pour enfin nous sortir de l’oppression (cela, nous l’avons déjà fait par nous-même et nous devrions en être fier), mais peut-être essentiellement pour quelque chose comme des motifs un peu romantiques que je sais ne pas avoir d’autre sens que celui que nous, ensemble, voudrons bien lui donner. Après tout, c’est beaucoup cela, l’indépendance nationale, profiter de la brèche dans le temps qu’est le présent pour enfin devenir l’auteur de sa propre histoire.

En quelque part, pour moi, la souveraineté, ce serait achever comme il se doit un récit commencé il y a maintenant au moins 250 ans. Enfin aller mettre un terme à un chapitre qui traîne et qu’il serait éminemment trop triste de laisser inachevé, ou pire encore de le laisser s’achever dans l’oubli et l’échec : « c’t’une fois l’histoire d’un peuple qui voulait devenir lui-même et qui ne réussit pas. »
On ne peut pas mettre en l’air une idée comme celle de doter un peuple d’un État – et d’ainsi accéder au statut de jeton universel du jeu politique mondial depuis le Traité de Westphalie de 1648 – pour ensuite l’abandonner, la laisser s’évanouir et disparaître.
Accéder au statut d’État-nation, c’est le plus haut rêve de la Modernité. C’est à la fois l’objectif le plus élevé à atteindre pour une collectivité politique, et le moyen ultime de ses ambitions. Certes, et clairement, ce n’est pas le moyen garant de tout ou une quelconque solution-miracle. Elle est finie cette époque où l’on rêvait des « Grands Soirs ». Mais tout cynique que je suis (et que j’ai toujours un peu été), je suis capable de reconnaitre qu’au travers de l’immense désolation que l’on peut y trouver, il y a aussi dans l’histoire des trajectoires, des moments et des gens qui ont démontré que tout ne s’équivalait pas, et qu’il y a des choses qui sont grandes.
Et justement, dans l’histoire sanguinolente des peuples qui ont voulu accéder à l’indépendance, la lente, patiente et responsable trajectoire du Québec apparaitrait comme un grand Moment incarnant la Modernité dans ce qu’elle a eu de plus beaux idéaux. Laissé inachevé, ce chapitre ne nous montrerait pas vraiment comme un peuple patient et responsable, mais plutôt lâche, incapable de se saisir lui-même et donc probablement pas un peuple au bout du compte... Il faudra bien un jour que nous arrivions à boucler cette boucle : le contraire serait vraiment trop triste.
En attendant « le grand jour », je me morfonds à voir aller nos politiciens « souverainistes », si desséchés et dépourvus d’idéaux et d’horizon historique, rongés jusqu’aux os par un utilitarisme bête qui n’a jamais rien fait faire d’autre à un peuple que d’éructer un changement de gouvernement.
Dans ce néant, il y a Christian Rioux, correspondant du Devoir à Paris, que j’apprécie énormément lorsqu’il écrit à propos de la souveraineté et de ce qui fait un grand Homme ou une grande Femme politique. Ce matin, il a fait un très beau papier à propos du silence et de la non-célébration des quarante ans de la célèbre allocution du Général de Gaule au balcon de l’hôtel de ville de Montréal. J’en reproduis ici l’extrait le plus important:

De Gaulle est justement venu au Québec pour faire l'histoire, pas pour en suivre le cours. Même les plus fervents fédéralistes reconnaissent que le geste du général ne manquait pas de courage. Ce faisant, le président français se mettait à dos non seulement les responsables canadiens et américains, mais tout ce que le monde comptait de diplomates et de chefs d'État. Même à Paris, à l'exception de quelques initiés, on le croit pris d'un accès de folie. Mais de Gaulle n'est pas homme à se laisser impressionner par l'air du temps. Se fiant à son jugement, n'écoutant pas ses ministres, il tentera de se faire l'expression non pas de la majorité silencieuse ou du dernier sondage de popularité, mais de ce qu'il perçoit comme les aspirations les plus légitimes et les plus nobles de tout un peuple.

De Gaulle regarde le Québec de 1967 comme il a regardé la France de 1940. Il y distingue une histoire et un destin. Avant de lancer sa bombe, il n'avait pas étudié le déséquilibre fiscal ni consulté les économistes et les sondeurs. C'est peut-être ce que même les souverainistes n'arrivent plus tout à fait à comprendre.

Pour le libérateur de la France, l'identité d'un peuple ne se monnaye pas. De Gaulle savait aussi une chose que nous semblons avoir oubliée. Il savait qu'il y a dans l'idée d'indépendance un choix existentiel qui dépasse les seuls arguments raisonnables. Même si les deux ne s'excluent pas nécessairement, le général ne craignait pas d'assumer cette part d'irrationnel dans la vie des peuples.

Si de Gaulle s'était fié aux sondages en 1940, il n'aurait jamais gagné Londres et libéré la France. Il se serait rallié à Pétain comme la majorité de ses compatriotes. S'il avait écouté ses conseillers, il n'aurait pas non plus donné son indépendance à l'Algérie. S'il avait tout pesé et calculé à la manière d'un comptable, il ne serait jamais monté sur le balcon de l'Hôtel de ville de Montréal et le monde n'aurait pas entendu parler de nous.




Plus rien à ajouter.


C'est vendredi! 






Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, Stephen Colbert à propos de Bill O'Reilly et de DailyKos. À voir.


26 juillet 2007

Sans foie ni l'oie 


[Avis au lecteur : il est possible que le mauvais foie du bloggueur ait été quelque peu engraissé.]
Moi, j’aime bien manger, et manger bien. Et moi, le hippisme, c’est un nébuleuse idéologique qui, ma foie, me donne souvent des douleurs au foie (à moins que ce soit parce que je bois trop?? Nan, impossible.). Au sein de cette nébuleuse, on trouve l’animalisme qui fait, encore une foie, beaucoup parler ces jours-ci autour de la question du foie gras et du scandale des images tournées chez Élevages Périgord. Je vous fais part de deux-trois trucs vu là-dessus dans Le Devoir de ce matin:

Les meilleurs arguments que j’ai lus à propos du délire anti-foie gras viennent de Jacques Cerf, auteur du livre de recettes Le Foie gras au Québec, à qui j'ai repiqué le titre de sa lettre:
Le foie gras au Québec, c'est aussi ce qui distingue le Québec du reste de l'Amérique du Nord. Quand on voit comment ont évolué la culture gastronomique et la restauration depuis 20 ans, on se rend compte que les Québécois sont à la recherche d'une qualité de vie qui repose entre autres sur la qualité et la diversité des produits qu'ils mettent dans leur assiette. Il n'est pas surprenant de voir que la plupart des pays qui ont interdit le foie gras sont des pays où sévit le puritanisme, où la culture gastronomique est limitée et les traditions culinaires, peu nombreuses.

Le foie gras est un chef-d'oeuvre de la nature (même si on l'aide un peu dans la dernière étape). C'est un festival de délicatesse et de saveurs multiples. Il existe des centaines de façons de le préparer avec du sucré ou du salé. Je plains les végétariens qui se refusent ce plaisir et, sans essayer de les convaincre, je leur rappelle que c'est l'homme qui a créé la division entre les végétaux et les animaux, et qu'au niveau unicellulaire, la différence entre végétal et animal est peu visible. Parfois, je me demande quelle attitude ils doivent adopter par rapport aux plantes carnivores...
De l’autre côté, on a un chargé de cours de philosophie (Philo!? Pffff!!) qui fait dans le hippisme sophistiqué et qui reprend des arguments moralistes passablement convenus, du genre, « ce n’est pas naturel ». Bout de ciarge qu’il nous faudra abandonner des choses si on s’interdit tout ce qui n’est pas naturel au critère du « n’est pas naturel tout ce qu’on ne trouve pas a priori dans la nature sans que l’homme y ait touché ». Comme le dit si bien le savant gourmet cité plus haut, les divisions animaux-humains, et animaux-végétaux, auxquelles j’ajouterais celle de naturel-artificiel/ contre-nature/etc., ce sont des catégories construites au fil du temps par l’être humain pour appréhender le monde autour de lui. À moins bien sûr que l'on adhère mordicus à un genre de cadre métaphysico-théologique qui aurait établi un certain partage une foie pour toute devant l’éternel, elles n’ont pas de fondement « objectif » ou scientifique inébranlable. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille les abandonner ou qu’elles ne soient pas significatives. Il faut seulement avoir cela en tête lorsqu’on les invoque. Notre hipphilosophe écrit aussi:
[..] pour ce qui est de l'exemple français, il faut préciser que c'est donc pour se protéger de la pression de l'Union européenne que la France a voté en automne 2005 un amendement qui stipule que «le foie gras fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France». Un amendement motivé par de nombreux sophismes, en particulier l'appel à la tradition et l'alibi économique, que j'ai déjà dénoncés ailleurs (L'Express, 15 décembre 2005).
Si le foie gras ne fait pas partie du patrimoine culturel et gastronomique français, je me demande bien ce qui peut en faire partie... Sans doute qu'il faudra aussi abandonner le vin parce que de pauvres raisins sans défense sont écrasés dans le processus de fabrication, et le fromage, parce que non seulement ne trouve-t-on pas de fromage à l'état naturel, mais les pis de bovidés n'ont pas été conçus pour être touchés par rien d'autre que les bouches de leur petits.
Non mais des foies...

[EDIT: Pour ceux que ça intéresserait, j'ai retrouvé le texte auquel il est fait référence dans le dernier extrait. Je l'ai mis en commentaire
C'est un peu l'exemple parfait du mauvais usage de la rhétorique dans un texte argumentatif: à chaque fois, il prend un argument sous la forme d'une phrase bien précise et circonscrite; il trouve un contre-argument restant toujours uniquement dans l'ordre du discours (sans égard au réel ou à quelconque autre élément qui ne figure pas expressément dans l'affirmation) et considère ensuite qu'il a disposé à tout jamais de l'argument de départ...
Par exemple, il "dispose" de l'argument patrimonial par une comparaison avec la corrida et l'excision, deux pratiques prétendant à la légitimité par la référence à la tradition. Primo, mon chou, il y a quand même quelque chose comme une différence de nature entre l'excision et le fois gras (du moins, me semble-t-il) et deuzio, mon cher lapin*, il n'y a aucun problème à considérer l'importance du patrimoine et de la tradition dans une discussion rationnelle tant et aussi longtemps qu'on n'y accorde une importance qui est relative et non pas absolue. Par rapport au foie gras, l'argument patrimonial n'est certes pas valide à lui seul, mais mis dans la balance avec les autres arguments, il a une validité certaine qui doit être considérée.
Quant à son affirmation "C'est un sophisme bien connu sous le nom d'argumentum ad antiquitam", moi je dis que c'est un argumentum ad peteux de broum qui n'apporte strictement rien à la discussion, sauf pour tenter d'appuyer l'image de pseudo autorité argumentative que l'on veut donner de soi. C'est un peu du name-droping, version latin.
Il doit bien y avoir un nom de sophisme en latin pour désigner l'argument qui procède par comparaison qui n'a aucune os**e d'allure ?? L'argumentum ad comparaisum bullshita ? C'est que j'ai comme l'intuition qu'il est moitié complètement démago, moitié complètement débile de mettre en comparaison le gavage d'oies et l'ablation du clitoris de jeunes filles. Mais je crois bien que je suis inutilement sensible.
* Si au chou et au si joli lapin, on ajoute des carottes, des lardons, des oignons, du vin et du bouillon, et que l'on laisse mijoter au moins une heure, et on aura un excellent ragout! Le lapin, il y a beau être cute, il ne le sera jamais autant qu'il goûte bon...]


25 juillet 2007

Un ane, une mouche et un journalisme d'avant-garde 


Histoire de garder le rythme apporté à ce blogue par Simon le Championtm et de m'assurer que le niveau du débat ne s'élève pas trop sur Le Periscope, je ne pouvais m'empêcher de vous faire part qu'après la fameuse histoire de la "mouche encastrée dans un beignet" d'août 2006, LCN récidive avec un nouveau scoop estival:
  • Paco, l'âne en ruth, ruine un mariage (voir l'éloquente vidéo) [edit: désormais disponible sur Daily Motion

[via Goudaille]

[mise-àjour] Désolé, le vidéo de la "mouche encastrée dans le beignet" n'est plus disponible. TVA, comme nous l'apprend You tube, a logé une plainte pour "infraction aux droits d'auteurs". Faut dire qu'avec un scoop pareil, y'a de quoi être jaloux...
[re-mise-à-jour] Ne reculant devant aucun défi, même ceux dressés devant nous par l'Empire, Le Périscope a retrouvé la chose.

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24 juillet 2007

Ceci n'est pas un film: racisme et (in)Justice en Louisiane 


J'ai raté celle-là ce matin.
Histoire hallucinante de racisme à Jena en Louisiane qui a débuté quand des adolescents noirs ont osé s'assoir sous un arbre réservé aux blancs: trois cordes de pendu ont été suspendues aux branches en guise de réponse.
S'en est suivi un enchainement de mésaventures qui a conduit à la condamnation (par un jury blanc, devant juge blanc, et procureur blanc) d'un jeune noir (et probablement celle à venir de cinq de ses compagnons), éligible à vingt-deux ans de prison pour une bagarre de cours d'école. Il recevra sa sentence le 30 juillet.


23 juillet 2007

De la non-puissance totale des États-Unis et autres babiolles 


- Georges W. Bush l’a eu dans le cul.
- Elle a quelque choses de fascinante, cette relation États-Unis/Pakistan... où les USA ont constamment à marcher sur des oeufs.
- Cycle du millénaire à l'OMC, tentative no 654...
Pour ne parler que de grands pays, les États-Unis et l'Inde sont en train d'entrer dans une période électorale au cours de laquelle leurs «perdants», agriculteurs ou industriels, ne manqueront pas de faire entendre leur mécontentement à l'égard de concessions les fragilisant. Sauront-ils affronter les conséquences électorales de cette grogne pour des gains économiques à long terme, donc hypothétiques? Oseront-ils faire capoter un accord commercial mondial très attendu par la quasi-totalité des pays?

- Teeeeellement!! Contrairement à pas mal tous les pays de la planète, l'idée de sacrifice d’intérêts nationaux dans l’immédiat pour un quelconque intérêt plus global et à plus long terme n’a à peu près aucune prise aux ÉUA. Toute idée de réel compromis international fera systématiquement face à une levée de boucliers « patriotiques » dès qu’il sera vaguement question que leurs intérêts soient équarris d’une façon ou d’une autre. En plus, les lobbys des producteurs agricoles(dont le budget de lobbying doit être environ équivalent au PIB du Mozambique...) sont vachement bien organisés et puissants... tout comme en Europe et Canada d'ailleurs. Un accord impliquant des réductions des subventions agricoles telles que celles qui sont attendues dans les bureau genèvois de l'OMC, n'est pas entièrement impossible, mais apparait très, très peu probable.

***

-"La bonne nouvelle Le Périscope"™: Une femme de plus, et pas n’importe où...

-Comment jeter de ponts entre les communautés autochtones et le reste des Québécois? En misant sur les forces des uns et les petites faiblesses des autres...

-Citation du jour
Comme il se doit, les favoris se sont expliqués dans la dernière ascension. Explication d'un grand classicisme, seulement perturbée par le Colombien Mauricio Soler, un trublion qui court n'importe comment, à qui il faudra expliquer un jour que non, effectivement, le cerveau n'est pas un muscle, mais que c'est utile pareil pour faire du vélo. [Foglia, parlant du Tour de France]
Dans le cadre de la série Qui l'eut crû???™ : Tiens donc, les étudiants canadiens se font avoir avec les prêts et bourses. Heureusement, c'est pas ici qu'une telle chose pourrait arriver...


21 juillet 2007

Wal-marde, subventions et PC : méchant cocktail 


Lu dans la grosse Presse de ce matin entre deux publireportages sur les clubs échangistes où les deux journalistes - tiens tiens - ne se sont pas mis en vedette:
Parmi les employeurs qui ont profité d'un programme fédéral d'embauche d'étudiants en 2006 figure la multinationale Wal-Mart qui a ainsi reçu une aide financière dans une vingtaine de circonscriptions au Canada.
Rien de moins. L'article révèle accessoirement "qu'en consultant la liste des employeurs qui ont bénéficié du programme Placement carrière-été (...), on constate que ceux qui ont eu droit aux crédits les plus généreux ont pignon sur rue dans une circonscription représenté par un conservateur".

À quand un programme Placement-scab !

C'est aussi Québécor/Journal de Québec qui serait content. En plus ça adonnerait bien, la région de Québec vote conservateur!


20 juillet 2007

Vu ailleurs: eh ben ça alors! Quebecor ne jouerait pas "fair play" 


Trouvé dans la tannière du Mammouth: Artistes muselés et pris en otages
[...]il semble, selon les «lockoutés», qu’il serait difficile sinon impossible pour les journalistes du MédiaMatinQuébec d’interviewer des artistes oeuvrant sous la bannière Québécor.

Je suis complètement désillusionné.


Assurance contre les sorties du placard 


N'attendez pas d'être pris aux dépourvus en découvrant que votre enfant est gay. Procurez-vous une assurance...

- Our son Jamal just came out of the closet...
- Aahh! That must be costing you a pretty penny!
- Actualy, it's not costing us a thing! We had COI: Coming out insurance!
- Yeah, it guaranteed us full coverage just in case our child turned to be gay.
- And boy! was he ever!




18 juillet 2007

Des médias, des hommes et des blackberrys 


[Gros beat techno poche et cheap en arrière-fond]
HEY LE JEUNE!?!? T’AS RIEN À FAIRE DE TES SOIRÉES? TU T’ENNUIES?
LE JOURNAL EST PLATE PARCE QU’IL Y A MÊME PAS D’ÉCRAPOU DEDANS? TU VAS QUAND MÊME PAS COMMENCER À LIRE LES TEXTES EN DESSOUS DES PHOTOS ??
HEUREUSEMENT, LA PRESSE EST LÀ POUR TOÉ!!

Ton journal favori t’offre la possibilité de participer aux aventures de PATRICK LAGACÉ™, ton reporter-aventurier préféré!!
Aide Patrick Lagacé™ à détruire son Blackberry™ et cours la chance de gagner un prix*!!!

* La Presse, le groupe GESCA, Power Corporation, la famille Desmarais ou tout détenteur futur de la marque Patrick Lagacé™ se dégagent de toute responsabilité relativement au caractère cheap et sans intérêt du prix.

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Le mélange des genres, suis pas capable... J’aime mon journalisme "straight" et sans ambigüité. Pourtant je ne déteste pas le gars. Son blog est, faut bien l’avouer, intéressant et diversifié. Encore tout récemment, il faisait preuve d’une certaine lucidité face au monde des médias. Mais un blog, c’est un blog: c’est fait pour être dans le mélange des genres. Quand cet épais journal qu’est La Presse se met à mettre en scène ses journalistes-vedettes, là il dépasse les bornes et montre une fois de plus qu'à part son format, il ne se distingue pas en grand chose du Journal de Mourrial.
Ça me rappelle un truc que j'ai lu (mais que je n’ai pas retrouvé, désolé...) autour de la rincée que M. Moore a donné à un animateur de CNN où quelqu’un analysait les motivations probables du docteur-journaliste Sanjay Gupta à « fudger » les faits dans son "reality-check" et à entrer dans une controverses publique avec Moore. Il mentionnait que le type est devenu une PME de communication médicale à lui tout seul : il participe à de nombreuses émissions de radios/tv/podcast en plus d'en animer d'autres. À lui seul, il est « journaliste » à CNN, publie des livres grand public, on peut imaginer qu’il donne des conférences à gros prix, etc. De même, il mentionnait que de « embedded reporter » (ces journalistes qui s’embarquaient avec des unités militaires durant la guerre en Irak. Il n’y a rien de tel pour avoir une distance critique que d'être encastré dans son sujet, n’est-ce pas?) devant rapporter la nouvelle, il est devenu la nouvelle : il aurait procédé « cinq fois » à des opérations de neurochirurgie sur des soldats blessés. L’épisode est devenu le topo en soi. Depuis, la chose est mise bien en évidence dans sa bio sur le site de CNN (on y mentionne également des choses aussi pertinentes que "In 2003, he was named one of PEOPLE magazine's "Sexiest Men Alive" and a "pop culture icon" by USA Today." ). On peut encore consulter le topo écrit ici: "Gupta: Saving lives on the front lines"(rien de moins...), et ceux qui ont vu l’affrontement Moore-vs-Blitzer se souviendront que l’animateur de CNN mentionnait les cinq interventions chirurgicales de Gupta comme preuve de son pedigree journalistique pour le défendre contre les attaques de Moore (cherchez le rapport entre la rigueur d’un journaliste et le fait qu’il soit en mesure d’ouvrir une boîte cranienne....).

Au bout du compte, disait le truc que j'ai-lu-mais-pas-retrouvé, le docteur-journaliste avait clairement intérêt, afin de faire parler de lui, à entrer dans une controverse avec Moore, surtout, écrivait-on, qu'il venait tout juste de faire paraitre un livre qui ne se vendait apparemment pas très bien. on constate d'ailleurs avec la page couverture du livre qu'il serait très clairement abusif de l'accuser de surfer sur sa personnalité... [Edit: Qui l'eut crut! Il a même un blog!!]

En somme, dans le business des médias d’aujourd’hui, ce qui importe est moins la qualité du travail journalistique en soi que le capital de notoriété (c'est-à-dire son caractère de personnalité publique) qu’un « journaliste » peut amasser, mobiliser et faire fructifier. D'où l'importance de mettre en valeur le "produit" et d'en diversifier les débouchés.
C’est pourquoi on va chercher à mettre en scène les journalistes, les disposer bien au centre de leur « reportage » pour être sûr que l’on ne les oublie pas. On voudra leur donner une "humanité", les rendre sympathiques, leur faire faire un tas de choses qui n’ont aucun rapport avec leur travail de journaliste, etc. Parlez-en bien, parlez-en mal, mais surtout parlez-en, et faites augmenter ma valeur sur le marché médiatique.
Quelqu'un a dit Paris Hilton?

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17 juillet 2007

Sacré Henri ! 


Tiens, Henri - celui-là même qui rabougrait les étudiants lors de la grève de 2005 - récidive et s'en prend aux opposants au projet Rabaska.

Dire que c'est en quelque sorte mon président Dire que ça fait trois ans que je me fends en quatre à bucher sur une thèse sur le "renouvellement du syndicalisme" alors que les ténors syndicaux semblent faire tout ce qu'ils peuvent pour s'aliéner les sympathies qui leurs restent. C'est Buzz Hargrove des TCA qui se prononce contre l'application de Kyoto, c'est Ken Georgetti du Congrès des Travailleurs du Canada qui change son fusil d'épaule à propos de l'ALENA. Là c'est chose Massé - celui qui manifestait pour Kyoto (!) - qui veut un port méthanier.
[Caricature : Beaudet]

Il y a de ces coups de pied au cul qui se perdent. Wake-up Henri, même tes délégués ne te suivent plus. Y-auraient-ils des anarchistes infiltrés à la FTQ ?


14 juillet 2007

L'avenir est-il à Big brother? Nan, IKÉA. 


Bon, j'en vois déjà qui vont me dire que je suis vaguement en retard, mais j'ai commencé récemment à découvrir Pierre Foglia... Je vous en pris, soyez clément! Mes parents ont été abonné au Devoir avant même ma naissance. Et étant des gens vachement culturés, on avait en prime un dictionnaire pour chercher les mots compliqués. Il n'y avait donc nul besoin d'aller courir le risque inutile de croiser des yeux un éditorial de la Presse pour ensuite être pris d'une crise de convulsions, irritations généralisées, maux de cœur et syndrome Gilles de la Tourette. D'autant plus que dans la vaste campagne où j'ai grandi, c'était une drôle de circulaire appelée "Le Soleil" qui occupait la place de la Prêisse. Mais je m'éloigne.
Foglia, donc, écrit ce matin :

[J]e viens juste de finir de relire les deux grands classiques de la littérature anglaise, 1984 d'Orwell, et Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. J'avais dans l'idée de vous recommander de les redécouvrir comme lectures d'été. Je ne le ferai pas finalement.

Je les avais lus ado et n'arrêtais pas, depuis, de vanter la justesse de leurs prophéties. Prophéties mon cul, les deux donnent surtout dans le prêchi-prêcha. 1984, publié en 49, donne dans l'anti-socialisme obsessionnel. Le meilleur des mondes, publié en 1932, dénonce l'américanisation du monde.

Ni Huxley ni Orwell n'ont été foutus d'imaginer IKEA. Les deux nous promettent des cauchemars, Huxley à travers une fabrique de bébés préconditionnés, Orwell à travers un Big Brother qui, contrairement à ce qu'il m'en était resté, règne tout bêtement par la terreur. L'un et l'autre sont très loin du réel avenir de l'homme, le réel avenir de l'homme et de sa fiancée ne passe pas pantoute par la terreur, il passe par IKEA.
Je me suis bien marré en lisant cela, me disant que Foglia avait compris pas mal de choses que Michel Foucault s'est évertué à mettre en lumière à son époque.


12 juillet 2007

Ass-whipping, by Michael Moore. 


Salut!
Je suis un petit nouveau. J’ai déjà sévi au Périscope par l’intermédiaire de M. Pointu qui relayait certains coups de gueule que je faisais à temps perdu. J’ai longtemps résisté à la temptation de me joindre à la glorieuse équipe du Périscope. Et puis finalement, je me suis dit que je n’allais pas faire un Daniel Brière de moi-même et enfin accepter de porter bien haut le clavier que me tendaient les bras meurtris des vétérans du ouaibe. Évidemment, après les beaux discours, les gros chiffres et les coups de téléphone des légendes du blog
(En passant, on va se dire les vraies affaires : je suis contre la francisation de « blog » à « blogue ». Je trouve que ç’a l’air moumoune et c’est 50 % plus long à écrire. De toute façon, jusqu’à nouvel ordre, peu importe comment on l’écrit, le mot est masculin et ce ne serait pas premier mot de quatre lettres qui commence par B et qui finit pas une consonne. Pensons seulement à des mots aussi importants que bloc, bric ou brac. À bas le fascisme linguistique de l’OLF.), après tout ça donc, je me retrouve dans un bureau au deuxième sous-sol du luxueux édifice (situé au centre-ville, pas très loin du quartier des affaires... parait que Pointu va luncher avec André Pratte des fois...) qui abrite le siège social du Périscope, pendant que les vieux, eux, ont chacun un penthouse (mets ça dans ta pipe l’OLF!) avec vue imprenable sur toute la ville et secrétaires privées.
Attendez un peu que je syndique la place pour voir...

Aux choses moins sérieuses maintenant.
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En anglais, il y a de jolies expressions comme "ass-whipping" ou "ass-kicking" qui signifie, en gros (je vous évite le verbiage académique que seul nous, linguistes hautement qualifiés, arrivons à décoder), un solide bottage de derrière...
Voici que Michael Moore a décidé de faire un pédagogue de lui-même et d’illustrer la signification de ces expressions très littéraires et qui démontre du même coup que les États-Unis sont loin d'être le pays sclérosé que l’on a pu croire dans les dernières années. Dans ce vidéo (je sais, ça fait déjà deux jours...), on voit Moore répondre à un animateur de CNN (le barbu Wolf Blitzer) suite à un reportage du type "épreuve des faits" portant sur son film Sicko. Mais comme on le constate, Moore en avait gros sur le coeur et fini par donner une sacrée rincée à Wolf Blitzer... Ça vaut la peine d'être vu, ne serait-ce que les cinq premières minutes. On se rappellera notamment que le réalisateur de Roger & Me s'est récemment fait "bumpé" d'une entrevue avec Larry King à CNN pour être remplacé par Paris Hilton qui sortait de prison.
[Via Richard Hétu]

Dans le même ordre, il y a aussi le « special comment » de Keith Olbermann dont parlait récemment Patrick Lagacé. Regardez ce vidéo et essayez ensuite d’imaginer Bernard Derome ou Jean Lapierre faire un tel genre de prestation. Quoique que Richard Martineau...

Le vidéo de Moore vs Blitzer. Désolé, pas été capable de "l'embedder"(KAVLANG!!! Dans les tibias de l’OLF!!).
Pour ceux qui voudrait connaître la suite et le contexte de l'histoire: Deuxième partie de l’entrevue de W. Blitzer avec M. Moore (moins fondamentale à voir mais intéressant); le reportage de "reality check" qui l'a mis de mauvaise humeur; Moore qui répond au "reality check"du reportage sur son site.
Aussi pas mal intéressant, un face à face entre Moore et le docteur-journaliste à Larry King (tiens tiens...). Le doc doit commencer par faire un mea culpa et donner raison à Moore. Argument choc du doc, Moore tromperait les gens en leur disant que les systèmes de santé au Canada, en France, etc., sont gratuits alors qu'en fait les gens doivent payer des taxes pour les financer. Bon, alors, je précise au cas où il tomberait sur ce billet: ce qui est gratuit, c'est l'ACCÈS aux soins. What a ...


7 juillet 2007

Manu Chao au Festival D'été de Québec 


Après Lhasa chante Fayrouz que nous avons filmé l'an dernier, voici que Le Periscope récidive et vous offre Manu Chao qui chante "Volver Volver" popularisée par Vicente Fernandez et écrite par José Alfredo Jimenez, El rey de la cancion mexicana.



[vous reconnaitrez aussi Quel Calvaire de Plume... notez que Volver Volver, vient après Machine Gun (4:08).

Ça brasse pas mal. Désolé. Mais, bravant la tornade, Le Périscope n'a pas hésité à s'immiscer dans le "pit" afin de vous offrir ce cadeau estival.

Pour ceux que ça intéressent, nous avons aussi capté El Hoyo/La gran ciudad en début de concert et surtout, un extrait de la toute nouvelle "Si yo fuera Maradona".

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3 juillet 2007

Adieu Farfour! 


Les amis le savent: j'aime ça trash. Si l'histoire de la télévision m'a offert plusieurs grands moments d'épouvante, la palme revient désormais à ce clip, d'une trashitude sans commune mesure avec ce que j'avais déjà éprouvé auparavant.

On connaissait l'histoire de ce Farfour, héros d'une émission pour enfants palestiniens réalisée par la chaîne Al-Aqsa, contrôlée par les extrémistes du Hamas - et qui, oh!ironie, prenait la forme du Mickey Mouse américain. Cherchez l'erreur.

Toujours est-il que cette série pour enfants était décriée même par certaines voix palestiniennes, craignant que la souris Farfour ne nourrisse la haine des jeunes Palestiniens envers les Israéliens. Or voilà que la série a récemment pris fin... par l'assassinat de la souris Farfour, aux mains des ennemis israéliens, bien entendu. La gentille souris Farfour, battue, morte en prison, après un interrogatoire serré des méchants. Direct à la tivi, entre deux cartoons du samedi matin (genre), devant des milliers de jeunes fans du personnage. That, my friends, is the definition of trash.

Voici le clip, dans toute sa splendeur. Ça donne froid dans le dos.


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