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27 mars 2007

Le jour d'après... 



...comme dans le film catastrophe du même nom.

Comment expliquer ce lendemain de veille autrement qu'en faisant porter le fardeau aux "vieux partis" - un fardeau qui leur revient entièrement, ça va de soi. Hier soir, les Québécois ont parlé, faisant de Mario Dumont le seul gagnant de cette élection. Soyons réalistes, à les voir aller depuis plus de quatre ans, le PLQ et le PQ ne méritent pas mieux que le résultat d'hier.

La suite des choses infirmera ou confirmera ce que nombre d'observateurs avancent depuis le début de la journée: le Québec vire-t-il profondément à droite? Devrions-nous plutôt lire entre les chiffres un mouvement de protestation généralisé qu'incarnerait, circonstanciellement, l'Action démocratique du Québec?

Chose certaine, le débat nationaliste qui polarisait l'opinion publique est aujourd'hui désuet - en apparence, en tous cas. Charest, en glissant sur le terrain de la partition du Québec et en brandissant, tel un épouvantail qui ne fait plus peur à personne, la menace de la séparation québécoise, puis Boisclair en martelant que le PQ ferait un référendum dès son premier mandant même s'il est en position minoritaire à l'Assemblée nationale, tous deux, donc, se sont crissés le doigt dans l'oeil jusqu'au pancréas.

De deux choses sûres, l'une: les prochaines élections provinciales sont déjà en route. Un an encore avant le déclenchement de la campagne officielle? De deux: l'ADQ a désormais beaucoup de pain sur la planche. Mario ne pourra pas bénéficier encore longtemps de sa free ride; il devra expliquer ses positions, tant sur le dossier de l'affirmation nationale que sur celle des accomodements raisonnables. Désormais, ce qui lui tenait lieu de programme sera scruté à la loupe, par les médias comme par le public - on se souvient encore du "Je n'ai pas voté pour ça" qui a cristallisé le premier mandat patapoufien. L'électeur québécois n'a pas ainsi parlé pour ensuite se taire. Mario doit se prêter au test.

Les vieux partis, maintenant. S'il apparait manifeste que Boisclair est un chef en sursis, il devrait en être tout autant du Menteur (en passant, merci à Radio-Canada de nous avoir fait vivre, même de manière illusoire, nos seuls bons moments de la soirée électorale). Sûr, on écrira beaucoup à propos de cette débandade du PQ, laquelle était cependant déjà palpable depuis la précédente élection. Celle du Parti Libéral du Québec s'explique autrement: c'est Jean Charest le coupable. L'establishment du parti doit s'en débarrasser à temps pour les prochaines élections.

Quant au Parti Québécois, Michel David, dans son billet de ce matin, exprimait de façon on ne peut plus claire la myopie injustifiable de ce parti qui n'a jamais voulu voir, ni expliquer, l'érosion de sa base militante. Le PQ doit d'abord retrouver son âme. Et ne pas tomber dans le piège de prendre les électeurs favorables à la souveraineté pour acquis.

J'en veux pour exemple les citoyens du comté de Deux-Montagnes. Un nouveau candidat, Daniel Goyer, portait les couleurs péquistes. Goyer succédait dans ce "château fort" péquiste à Hélène Robert, l'une des backbenchers les plus notoires, députée de Deux-Montagnes pendant trois mandants/12 ans. Douze ans à NE RIEN FOUTRE, à gaspiller, par son salaire, l'argent des contribuables de la région. Les électeurs en ont eu marre d'être pris pour des bottes de foin. Ils ont élu Lucie Leblanc, candidate adéquiste, avec 1200 voix d'avance. Et vous savez quoi? Jamais je n'adhèrerai aux politiques adéquistes, mais je suis néanmoins heureux que les citoyens de Deux-Montagnes aient envoyé un message aussi clair au Parti Québécois. Gagez là-dessus, lors de la prochaine élection, le parti enverra un candidat-vedette, et Deux-Montagnes aura peut-être alors quelqu'un qui travaille pour vrai, et pour eux, ce qu'ils n'ont pas eu lors des trois mandats péquistes. Ça va faire, le niaisage.

Par ailleurs, on se réjouit des rares bonnes nouvelles de cette élection. En 2003, l'UFP avait remporté 1% des voix; hier soir, 4% des Québécois ont aider à affirmer une gauche, oh! certes imparfaite, mais désormais mieux mobilisée.

Aussi, c'est avec une grande fierté que l'équipe du Périscope a accusé réception du message envoyé par les électeurs de l'Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, deux (magnifiques) régions qui ont non seulement résisté à la vague adéquistes mais qui ont aussi montré la porte à Charest & co. Nous applaudissons particulièrement l'élection d'Alexis Wawanoloath, jeune candidat péquiste d'origine amérindienne, qui de plus a défait l'ex-ministre des Ressources naturelles Pierre Corbeil. Un véritable baume au coeur.

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Pour terminer, nous tenons à remercier sincèrement tous les nouveaux lecteurs du Périscope, avec l'espoir que vous continuerez à fréquenter notre blogue. Nous avons pris plaisir à couvrir, à notre manière, cette campagne électorale, et vos nombreuses (et pertinentes) réflexions, vos courriels, nous font sincèrement plaisir. L'issue du scrutin, tout comme l'achalandage quotidien de notre modeste blogue, nous encourage d'autant plus à continuer à travailler, à défendre nos valeurs, et à traquer le vilain politicailleur.

Dans les prochains jours, nous pourrons enfin nous consacrer à nouveau à la politique internationale. Ce sera comme ouvrir les fenêtres de ce blogue pour aérer là où ça sent un peu trop le P'tit Québec... Selon toutes indications, nous aurons besoin d'air frais, puisque dès le 17 avril prochain, Le Périscope "sera prêt" à couvrir la nouvelle campagne électorale fédérale. C'est une promesse, que nous tiendrons, contrairement à tous ces...


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