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6 mars 2007

Liste Charest #10: La santé, bis. 


On a chez nous une détermination sur laquelle on veut que la populaiton nous juge après notre premier mandat : de réduire et de couper dans les listes d’attente et de traiter les citoyens du Québec avec respect. […] Je vais remettre sur pied le système de santé. Et si je n’y arrive pas, vous saurez quoi faire.

- Jean Charest, lors du lancement de la campagne électorale du PLQ, 2003

Pas besoin d’être JoJo pour deviner que le sujet de la santé reviendrait sur le tapis électoral. Peut-il en être autrement? Comment dire… sinon qu’en terme de sujet de discussion principal dans les grands médias, la santé se situe en deuxième place, entre la météo et les déboires de Canadien. Un bon bock de c.difficile frette en regardant couler le CH, Marcel?

Mais revenons-en à la santé, à propos de laquelle mon confrère Monsieur Pointu a précédemment aligné quelques arguments de nature plus « scientifique ». Comme plusieurs autres d’ailleurs, et en reveux-tu par ici aussi, bon yeu que la santé a le teint vert depuis que les Libéraux nous ont promis de remettre sur pied notre système. (Ben oui, mes deux hyperliens pointent vers le Devoir; faites une simple recherche, vous en trouverez partout ailleurs).

À propos de ce bilan, donc, les chiffres sont désormais bien connus des observateurs de la chose politique et de leur auditoire – si bien, d’ailleurs, si évocateurs, justement, que l’Infoman en a fait un gag on ne peut plus limpide.

Ce dernier clip est, en vérité, le témoignage d’une tendance lourde que Charest n’a sûrement pas devinée.

Après la phase « panique », puis la phase « négation », les Québécois sont désormais de plein pied dans la phase « acceptation ». Laquelle, dois-je préciser, s’accompagne aussi de la colère des contribuables devant attendre quatre mois avant de se faire opérer le tendon du pied.

Acceptation, donc. Ben oui, notre système de santé va mal. C’est vrai ce que disent les « spécialistes », tous les hôpitaux du monde doivent aussi faire avec les irruptions de bactéries nosocomiales? Ah ben oui, garon, les Ontariens l’ont pognée la semaine dernière.

Ainsi, le problème de Charest avec le dossier de la santé est double et franchement impossible à juguler. D’abord, le Menteur doit vivre avec ses promesses électorales non tenues. Certes, il y a bien d’autres fausses promesses, mais celles concernant le système de santé est d’autant plus dommageable que le premier ministre la réchauffe à cette campagne. Et rebelotte, la santé est de retour au sommet des priorités du prochain mandat libéral, comme en fait foi le programme du PLQ :
« Le travail de reconstruction du réseau de la santé se poursuivra au cours de notre deuxième mandat. Cette priorité à la santé est le reflet d’une conviction profonde : un système public et universel, à l’intérieur duquel le secteur privé peut jouer un rôle, demeure le meilleur moyen d’améliorer la santé des citoyens et de contrôler la croissance des coûts. C’est aussi un avantage économique concurrentiel. Notre système de santé est un lieu de science et d’excellence créateur de richesse, qui inspire une industrie des sciences de la vie d’avant-garde contribuant de manière puissante au positionnement du Québec parmi les économies de haut savoir. »


…et bla bla bla. Lisez par deux fois, si vous en avez le courage, et notez le vide sidéral (heu, libéral, plutôt?) qui souffle sur cette synthèse des engagements du PLQ en matière de santé. pour le prochain mandat.

Note aux stratèges libéraux : les Québécois sont résignés à vivre avec un système de santé qui connaît des ratés. Il n’est pas parfait, peut-être est-il moins pire que d’autres, on va chialer quand même, avec raison mais aussi parce que le fond de l’air et la garnotte de Souray, à un moment donné, on a fait le tour.

Mais surtout, on ne croit plus ceux qui se présentent à nous comme les sauveurs du système qu’ils ne sont pas, qu’ils ne seront jamais, qu’ils n’ont jamais été. Or, en campagne électorale, lorsque le Parti Libéral du Québec met la santé en priorité, il nous prend pour des cons. Lorsqu’il affirme, comme sur son site web, que « Le PLQ est le seul parti qui fait de la santé sa première priorité », les Québécois lisent que le clan Charest fait du mensonge sa première stratégie électorale.

Tous les observateurs de la vie politique l’ont dit, du Devoir à La Presse : le gouvernement Charest n’a pas tenu ses engagements en matière de santé. Plus encore : le Menteur en chef l’a subtilement (et par défaut) admis en mutant de comté Philippe Couillard – le « Messie » de la précédente élection -, puis en recrutant un nouveau « Messie » - le Dr. Yves Bolduc, d’Alma, père de la « méthode Bolduc », candidat dans la forteresse péquiste de Lac-Saint-Jean.

Dommage, car c’est sûrement un chic type, le Doc Bolduc. Honnêtement, même s’il s’était présenté dans Westmount-St-Louis, on lui aurait souhaité une défaite. S’il désire vraiment améliorer le système de santé, Dr. Bolduc serait mieux de rester en poste à l’Hôtel-Dieu d’Alma. Il ne fera pas mieux que Couillard.

Remarquez, pour l’heure, ni le PQ, ni l’ADQ ne seraient davantage équipés pour « réchapper » notre système de santé. Sauf qu’eux n’en font pas la priorité de leur campagne et, surtout, n’ont pas à traîner le boulet d’un premier mandat de promesses non tenues. Cette priorité de la santé au programme des Libéraux est autant une épine dans leur pied qu’une poignée dans notre dos. Continuez à clamer être le défendeur du système de santé que vous n’êtes pas, M. Charest, criez le haut et fort encore pour les 20 prochains jours. Comme ça, plus de citoyens réaliseront à quel point vous mentez.

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