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5 mars 2007

Plein-feux sur l'ADQ 


Il trouvait qu'à force de guetter les Libéraux de Patapouf, on laissait filer un peu vite Mario. Il nous avait promis quelque chose. Et bien, c'est fait, Simon C. lance et compte. Voici sa contribution:

***

Plusieurs blogues plutôt de droite ont fait leur gorge chaude du « premier scoop politique » de l’histoire de la blogosphère québécoise, doublé d’un pseudo « second ». Mais, étrangement, les réactions sur « l’affaire Plante » qui est en développement sont plus rares alors que la chose est en train de prendre des proportions dépassant largement celles des histoires précédentes…

Pour résumer rapidement, Jean-François Plante est un ex-conseiller municipal de Montréal, « X » revendiqué, collaborateur à la Radiopirate de Jeff Fillion
et à CHOI Radio X (les roteux de baloney). Il est aussi lui-même animateur d’une émission webcastée et maintenant candidat de l’ADQ dans Deux-Montagnes - bio sur le site de l’ADQ - et siége même sur l’exécutif national du parti. M. Plante a fait parler de lui lundi à cause de certains propos tenus par le passé sur sa webradio portant sur l’équité salariale et la violence faites aux femmes qui ont été déterrés par « l’escouade internet » des libéraux.
Dans son blogue audio Radio XTREM, Jean-François Plante, candidat adéquiste de Deux-Montagnes, remet en question le bien-fondé de l'équité salariale pour les employées de l'État. La discrimination positive à l'endroit des femmes créera, selon lui, une forme «d'apartheid où on bloque les hommes», un «effet pervers» de discrimination. Faire plus de place aux femmes signifie que moins d'hommes seront embauchés, déplore-t-il.

Le 6 décembre, pour souligner la tuerie de Polytechnique, M. Plante insiste : il refuse de porter le ruban blanc, symbole d'appui aux familles des victimes, révélaient ses entrevues sur sa radio XTREM.
(Article de Denis Lessard qui a, je crois, parti le bal dans les médias "trad")
Jean Charest, bulldog s’il en est un et qui ne rate jamais un mollet [ni les chiennes], n’a pas tardé à demander sa tête :
Sur un ton grave, le chef libéral a soutenu que les propos de Jean-François Plante avaient pour effet de «banaliser» les massacres de "la Polytechnique" et du Collège Dawson. Il a par la suite réclamé la démission du candidat controversé.

«À mes yeux, il ne devrait pas seulement être discipliné, il devrait démissionner», a-t-il dit. (Cyberpresse)
Tristan Peloquin, blogueux de La Presse, nous apprend que « Jean-Marc M., membre de You tube depuis 18 heures » a mis en ligne des extraits suplémentaires de la webradio de Jef Plante :
Dans ces clips, on entend notamment la théorie de Jef Plante sur les Québécois: “Les Québécois ont souvent un profil de petits crosseurs. (C’est comme) les Mexicains, qui sont un peu plus magouilleurs (ou les) Tunisiens, qui fonctionnent avec le backshish."
Jef parle aussi des femmes: "Y’a des filles que tu connais et que tu as le goût de les baiser la première fois que tu les vois. D’autres, ça prend quelques mois avant que tu te dises: “en fin de compte, elle est regardable; je lui donnerais bien un coup”".
Bref, les extraits sont assez fascinants…

Dans une entrevue avec Yves Pageau, masculiniste bien connu qui respecte manifestement les femmes[1], Jef Plante semble dire au début de l’entrevue que les « garderies de la CSN » (garderie à 5 7 $, qui dit mieux..ben oui, Patapouf) ont été mises sur pied pour offrir du travail aux femmes. Pour rester dans les limites de ce que l’on entend, mentionnons que l’on ne sait pas trop de quoi il parle :
…imagine, on va embrigader DE FORCE tes enfants, qu’on t’enlève déjà pour les mettre en garderie, parce que c’est important, faut que les femmes travaillent. On s’inquiète pas du bien-être des enfants, on s’inquiète des femmes qui faut qu’y aillent travailler, donc parker les enfants à’ garderie… Ça c’est important!

Vous voulez aller travailler mesdames, aucun problème ! Allez y, vous êtes ben bonnes, vous êtes ben fines… aucun problème! Mais là c’est parce qu’y a des enfants… » (retranscription sommaire, voir l'original)

Parlant de Gilles Duceppe : « Toi là, le préposé aux bénéficaire maoïste là! Fais attention quand tu regardes le monde de haut… Je pense que t’es pas un exemple, je pense que t’as pas contribué à la société ben gros… ». (ici)

Faut quand même le faire de dire que Gilles Duceppe – certainement l’une des figures politiques québécoises qui aura marqué le plus les 10 dernières années – serait un genre de gros raté qui n’a rien apporté à la société… D’autre part, les préposés aux bénéficiaires ne contribueraient pas à notre société? Il semble pourtant qu’en avoir davantage dans nos hôpitaux ne ferait pas de tort…

Enfin, dernier rebondissement à l’affaire, Jef Plante fait son mea culpa.

Sur son site, il s’explique davantage.

Pour se défendre contre les accusations portées contre lui, il affirme avoir toujours été « égalitariste ». Mais à propos de la tragédie de la Polytechnique, il écrit :
J'ai vu combien on a voulu ostraciser une partie de la société québécoise (les hommes), j'ai vu qu'on a voulu nous faire porter à tous les hommes ce terrible drame. Eh bien moi, je refuse. Oui bien sur, il y a de la violence de faite aux femmes et je déplore chacun de ces gestes. Mais la violence, je suis désolé, n'a pas de sexe, elle n'a pas de couleur, elle n'a pas de religion. Chaque violence est inacceptable, et de pointer un sexe en particulier est aussi stupide et puéril que de pointer une communauté culturelle en particulier. (Radio XTRM)

Et ben! C’est fort quand même de dire qu’on a voulu « ostraciser une partie de la société ». 31 % de représentation à l’Assemblée nationale, les femmes ont presque évincé les hommes du pouvoir… Et je ne vous parle même pas des entreprises dont je n’ai pas les chiffres [NDLR : 12 % si je m'abuse, Mr Pointu], mais je suis certain qu’il doit y avoir encore beaucoup de mecs aux réunions du Conseil du Patronat...

Enfin, dire que « la violence[…] n'a pas de sexe[…] de couleur, [ou] de religion », ce n’est certainement pas se distinguer par la profondeur de sa vision historique. Certes, la violence n’est pas liée intrinsèquement à l’essence même d’un sexe, de la couleur de la peau ou de certaines religions. Mais est-ce nécessaire de rappeler que dans la réalité sociale et historique, la violence peut et va souvent avoir un sexe, une couleur ou une religion.


[1] Voir l’édifiant avant-avant dernier paragraphe de Gars Content : J'aime les femmes. J'estime qu'on devrait en avoir chacun au moins une. D'abord c'est utile quand on part en vacances. Ça porte les bagages et ça permet d'éviter le supplément pour l'occupation simple d'une chambre d'hôtel. Ça nettoie la maison, ça prépare les repas et ça critique. Quand on est chanceux on peut même la baiser quand on n'a rien de mieux à se mettre sous la bite. Vraiment j'aime bien les femmes. Ce n'est pas là mon problème

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