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27 janvier 2006

Hommage aux losers 


Liza Frulla. Marc Garneau. Maria Mouriani. Tony Valeri. Pierre "LOSER!" Pettigrew. Paul Martin. Ce post est pour vous.

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Pardonnez notre silence, chers lecteurs, mais 'fallait qu'on décante. La campagne électorale fut trop longue. On s'est bien amusés, mais à la dernière semaine, on a décroché, pensant ( à tort) que les jeux étaient faits. Pour l'heure, nos ultimes observations, puis de retour enfin aux choses courantes - Patapouf, on te watche à nouveau! D'ici, bien entendu, aux prochaines élections fédérales, dans 18 mois...

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Après la tombée du couperet électoral, les observateurs ont observé, les analystes, analysés. Interviewés par la presse à propos de l'héritage de Paul Martin, nombre d'entre eux ont tranché: il ne passera pas à l'histoire en tant que premier ministre du Canada, mais en tant que ministre des finances, une marotte qu'a semblé adopter le département politique fédéral radiocanadien au grand complet, à en juger par les nombreux reportages glanés ça et là.

Pas d'accord. En tant que premier ministre, Paul Martin passera à l'histoire: on se souviendra de lui comme du plus médiocre leader que le Canada ait connu.

Les observateurs consultés par Radio-Canada sont trop magnanimes. Je suis prêt à gager mon prochain droit de vote que ces mêmes observateurs mettent dans leur livre d'histoire du Canada les règnes-éclair de Kim Campbell et Joe Clark. La première n'a pas eu de chance, le second a brûlé les siennes. Paul Martin était tout simplement un excécrable premier ministre.

Quant à son rôle dans l'histoire en tant que ministre des finances, je lui laisse le bénéfice du doute. Il est facile d'avancer qu'un ministre des finances a bien fait son travail lorsque les conjonctures économiques sont favorables et que, conséquemment, l'économie d'un pays soit en bonne santé et qu'à ce titre, n'importe quel Goodale (réélu, le sacramant) aurait brillé de la même manière, mais puisqu'avec des si on mettrait Ottawa en bouteille: bénéfice du doute. Et anyway, je ne connais rien en finance, so, good for you Martin, tu la mérites, ta pension.

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La question brûle les lèvres des mêmes analystes cités plus haut: "Qu'est-ce qu'ils mettent dans l'eau, à Québec?"

L'analyse est nécessaire, mais je trouve la question (articulée mot pour mot dans certains médias) méprisante, tout comme ce soudain intérêt des médias montréalais envers les habitants de la Capitale et sa banlieue. Le journaliste du Devoir, Antoine Robitaille, a le mieux cerné la question dans un article daté du 25 janvier dernier et intitulé "Élections fédérales - le "mystère de Québec" expliqueé". Voici notre humble réponse, pourtant toute simple, et s'articule en deux temps.

De un: du point de vue Montréalais, lorsqu'il n'y a pas de scandales pédophiles ou de Jeff Filion pour dire des énormités sur les ondes hertziennes, personne ne porte attention à ce qui se brasse à Québec. Soudain, au lendemain d'élections, tout le monde se réveille: "Wo! Que ce passe-t-il à Québec?" Il se passe que personne ne l'écoute. Québec-city, c'est l'ado ignoré et incompris de notre belle famille. J'ose croire qu'avec la lumière de la percée conservatrice, ça va changer.

De deux: du point de vue bloquiste, l'électorat de Québec était pris pour acquis. Je fais une différence entre les Saguenayens s'étant voté un ministre et les électeurs de Québec s'étant voté un coup de pied au cul d'un mouvement qui a bien besoin de tendre l'oreille hors de son caucus. Gilles Duceppe a commandé un rapport. Ce rapport ne réécrira pas l'histoire - je suis de ceux qui croient que c'est Québec, bien plus que le vote ethnique, qui n'a pas souscrit au projet référendaire de 1995 -, mais la prochaine fois, les forces souverainistes sauront comment tirer le maximum d'appui là où ç'aurait pu compter.

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Enfin, le véritable hommage aux losers. En toute sincérité, je lève mon chapeau à Paul Martin pour l'honorable sortie de scène qu'il nous a offerte. La dernière semaine de la campagne électorale fut un véritable supplice pour le candidat déchu, qui a gracieusement tiré sa révérence et rentré dans ses terres. C'est bien pour dire, ce n'est qu'après sa défaite comme premier ministre qu'il aura gagné son titre d'honorable...


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