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2 novembre 2005

Gomery: le rapport (buuuurp!) 


Si je l'ai lu, le rapport? Pfff... T'es malade. Je travaille, moi.

Et puis, à quoi bon? Se convaincre que Chrétien est un vieux ratoureux? Se farcir 700 pages pour constater que le bon Juge Gomery n'a pas trouvé de preuves liant Paul Martin au scandale alors qu'au fond, il pense exactement la même chose que nous, c'est à dire que Martin était au courant de toute l'affaire mais que son mandat de commissaire ne lui permettait pas de "juger", l'imposant plutôt de "constater" et "départager" du vrai et du faux à partir des témoignages qui lui avaient été faits? Pas besoin.

Il était beaucoup plus intéressant d'essayer de suivre le cours de cette journée folle - de mon côté, c'est à la Première Chaîne que j'ai suivi la chose, puis aux nouvelles. Un cours de relations publiques 101 - un crash-course, dirait Chuck devant ledit juge. Et comme on apprend plus des erreurs que des bons coups...

Le premier à s'ouvrir la trappe ne fut nul autre que Jean Lapierre. Erreur No.1: c'est clair que le premier fier-pet à venir pavoiser devant les kodaks est le moins crédible. Ce fut un libéral, et non le moindre. I call bullshit sur tout ce qu'il dit! C'est tellement ridicule, ils auraient du envoyer, je sais pas, la pétulante Lisa Frulla, au moins on ne l'aurait pas écouté... Mais pas Lapierre! C'est à peu près comme envoyer un courriel à tous les Québécois disant: Au fond, on est tous des menteurs. Ça valait bien la peine de passer la nuit debout à préparer une réplique si c'était pour la transmettre par le pire des messagers.

Erreur No.2: la réplique décochée sans tarder. Belle façon de noyer son message dans le torrent de détails et autres réactions qui ont jalonné cette journée. On gage un vieux 2$ que les mesures extraordinaires prises par le gouvernement Martin ne feront pas la une des quotidiens demain?

Mais penchons-nous sur la réplique. La meilleure défense, c'est l'attaque, c'est bien connu. Herr Martin y va de deux mesures; il signe d'abord un chèque de 1,14 M$ en guise de remboursement pour frais malversés. Heu, pourquoi ne l'avoir pas remis aux Canadiens plus tôt, ce petit magot, au juste? Poser la question, c'est y répondre.

Mais la deuxième mesure "choc" est la plus lamentable: dix éminents libéraux sont bannis "à vie" du Parti Libéral du Canada (on a apparemment demandé à Patapouf en chambre aujourd'hui si ces dix galeux étaient également bannis du PLQ!). Bannis à vie! Comme s'ils allaient revenir en politique active après le scandale qu'on connait! Ben voyons donc! Même Gagliano l'a dit, en entrevue à CTV: "Anyway, je n'avais pas renouvelé ma carte de membre du Parti Libéral depuis l'an dernier". J'ai aussi trouvé bien juteuse la réplique du vieux criss de Chrétien. En substance (et avec moins de fôtes de frança): "Je ne savais pas que c'était un pouvoir dont je pouvais user. Mais si je avais su [grands rires dans la salle de presse]... Si j'avais su, j'aurais commencé par bannir Monsieur Jean Lapierre, un des membres fondateurs du Bloc Québécois! On ne sait jamais, il pourrait changer d'idée si ça commence à aller mal!" Ah, vieux tabarnak de pourri, tu me feras toujours rire! C'est vrai, je suis sincère, t'es drôle mon torrieu.

Bon, il nous faudra être sérieux pour pouvoir envisager la suite des choses, et une bonne nuit de sommeil saura nous porter conseil... en espérant qu'elle en fasse autant pour Jack Layton, qu'on commence à trouver de plus en plus chicken, et dommageable pour la crédibilité de son parti (qu'on aime bien, au fond).

En terminant, quelques leçons du scandale des commandites, à la lumière du premier rapport Gomery:
- Jean Brault nous apprend que t'es plus crédible si tu brailles devant un juge;
- Le gros Lafleur nous apprend que vaut mieux passer pour un cave que pour un croche;
- Jacques Corriveau nous apprend qu'il vaut mieux sourire aux journalistes lorsqu'ils viennent cogner à ta porte pour te dire que t'es un pestiféré;
- Chuck Guité nous apprend que, même dans la marde jusqu'au coup, si t'es pas le seul, t'as des chances qu'on t'oublie dans les pages du verdict;
- Marc-André Côté nous apprend que les bons soldats sont toujours ceux qui paient pour les autres;
- Herr Martin nous apprend qu'il est dans le trouble plus qu'il ne le laisse croire... Chrétien n'est pas prêt à lâcher le morceau!


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