Je viens d'arriver d'un souper de fête et, en allumant la télé, Guy. A. Lepage ploguait son "blogue", sur les ondes de Radio-Canada.

M'a justement fait penser d'écrire un commentaire sur le rampant phénomène de la récupération des blogues, dont certains abusent - sans vraiment convaincre les internautes... Allez constater par vous même, ici: le blogue de Tout le monde en parle. Lisez, constatez: franchement, gobez-vous ce qu'on y écrit?

'Faut croire que nous n'avons pas la même conception de ce qu'est un carnet virtuel. Mouvement "grassroots" d'expression libre, le blogue est aujourd'hui trafiqué, "putarisé", récupéré, trompeur, tronqueur de Vérité (si si, avec un grand "V", comme on dit de la vérité ainsi qu'acquise par la majorité des lecteurs du Périscope, à tout le moins).

Lorsque les entreprises - telles Microsoft, Apple, Merck-Frost et Tout le monde en parle - s'en servent, les blogues ne sont rien d'autre que des relais d'infos cananlisées, opération "public relation", enfonçage dans le gorgoton de messages que souhaite véhiculer l'intéressé. Vous remarquerez que, dans le cas précis du "blogue" TLMEP, aucun internaute n'est libre de laisser ses commentaires via un système à cet effet. Si Guy A. écrit, faut donc le prendre pour du $$$.

Règle élémentaire sur la blogosphère: il doit susciter l'échanche entre l'auteur et le lecteur. De toute évidence, le blogue de TLMEP ne supporte pas la critique. Ça dit tout.

Je me réfère, par exemple, au post du 9 octobre, sur le "blogue" de TLMEP. Un post qui semble éteindre un feu (dont, pour dire vrai, on se fout complètement, because autant l'ex-Lofteuse en question que le musicien évoqué sont d'égale insignificiance), mais qui soulève un fait: nous ne sommes autorisés de juger de la pertinence, ni de l'importance rhétorique dudit sujet. Le "blogue" TLMEP n'est, de toute évidence, pas un lieu d'échange, mais plutôt une page du site web de Radio-Canada sur laquelle l'équipe de Guy A. est libre de justifier ses dérapages.

Autre exemple: Dirigez-vous sur le post du 7 octobre, rédigé en queue de comète de "l'affaire Pierre Mailloux":

"Dans la foulée de l’histoire Mailloux et la conférence de presse tenue par la ligue des Noirs et la Société St-Jean-Baptiste, j’ai reçu une demande d’entrevue de l’équipe du Point à Radio-Canada que j’ai déclinée. Je trouvais qu’il était plus important de donner la parole au président de la ligue des Noirs par exemple, plutôt qu’à moi. Avec le recul, j’aurais dû accepter l’entrevue. Le débat a dévié et aujourd’hui on parle davantage du mandat de Radio-Canada (qui a diffusé cette entrevue) et de l’animateur qui aurait dû exercer son droit de censure (!) que du vrai sujet : le racisme latent au Québec. Je croyais être plus un témoin qu’un acteur dans cette histoire, il semblerait que non."

Mélange de mea culpa - qui aurait échappé à la majorité des auditeurs, puisque Lepage n'a pas daigné s'exprimer en ondes sur la question - et d'effort de déculpabilisation. Relevons d'abord qu'il est plus facile de justifier, par le biais du "blogue", son refus que d'affronter les questions de la journaliste du Point - d'autant plus que la majorité des auditeurs de TLMEP aurait bien voulu le voir justifier son choix de montage. "Je croyais être plus un témoin qu'un acteur dans cette histoire", commente-t-il. Est-ce que Lepage serait assez niais pour croire qu'en soulevant le prétendu sujet du "racisme latent au Québec", il demeurait un témoin plus qu'un acteur? Est-ce que l'idéologie raciste, exprimée par Pierre Mailloux, est amplement pour démontrer le "racisme latent du Québec"?

Je ne doute pas que notre beau pays soit peuplé de plusieurs cons de la trempe de Mailloux; est-ce que le faire parler fasse la preuve que le Québec soit raciste, ainsi que semble vouloir l'affirmer l'animateur de TLMEP (ainsi que son directeur des programmes?).

Ainsi va le blogue, selon ceux qui cherchent à en profiter. Heureusement que la majorité des Québécois ne sont pas plus dupes qu'ils ne soient racistes...