L'avais pas vu passer ! Bien sûr, je ne me suis pas étonné d'apprendre que l'administration de W. octroyait, une fois de de plus, l'essentiel des contrats de reconstruction de la Nouvelle-Orléans aux Halliburton et Kellogg de ce monde, mais d'apprendre qu'on cherche à faire d'une pierre deux coups en suspendant les lois du travail qui obligent à payer convenablement - en theorie - les travailleurs de la construction (Davis-Bacon Act) de manière à laisser les amis de Cheney and Co. se gaver davantage au buffet me laisse pantois.

Oui, oui, on a pu le constater, le Davis-Bacon Act n'est pas sans défaut. Il a notamment été promu par une AFL-CIO flirtant avec le racisme. Mais là n'est plus la question aujourd'hui, du moins pour l'instant. C'est d'ailleurs assez comique de voir la droite américaine évoquer l'histoire douteuse du Davis-Bacon Act à la fois pour justifier sa suspension que pour critiquer la décision de Bush, qui aura - calamité! - pour conséquence d'augmenter le nombre d'immigrants illégaux dans la région...

Pas que l'on soit contre le fait que les clandestinos puissent avoir droit à leur part du magot - on trouverait bien une façon de les engager de toute manière-, mais faut pas se leurrer, la suspension -indéfinie, faut-il le souligner- du Davis-Bacon Act ne fera qu'une poignée de gagnants, et ce ne sera certainement pas les travailleurs, en règle ou non, blancs ou blacks.

Sur ce, bonne soirée quand même, et tiens, pourquoi pas, une petite plogue pour nos amis de À Babord qui lançaient cette semaine leur onzième numéro, portant sur les transports, l'écologie et le changement social.