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7 juin 2005

Une course à la chefferie pour le printemps 2006 


"Attendre est un luxe que n'a pas le Parti Québécois", conclut Bernard Descôteaux dans un éditorial intitulé Vite, une course, publié aujourd'hui dans le Devoir. Le Périscope, tout en appuyant l'argumentaire de l'éditorialiste, n'est pas tout à fait d'accord avec cette conclusion.

Réuni hier à la faveur d'une météo moite, le comité éditorial du Périscope a tenu une réunion extraordinaire qui s'imposait à la lumière des derniers rebondissements sur la scène politique québécoise, réunion alimentée par deux bonnes bouteilles de rosée et quelques verres d'authentique cachaça brésilienne. Frappé d'une visionnaire stupeur éthylique, Mr.Pointu, passé à la piquette hongroise à cette heure de la nuit, a finalement - et avec l'éloquence qu'on lui reconnait tant - convaincu le comité éditorial: il faut attendre au printemps 2006, après les élections fédérales que Herr Martin a promis de déclencher.

Les observations de Bernard Descôteaux sont justes. D'abord, "l'échéancier de cette campagne au leadership sera déterminé d'abord par des impératifs d'ordre stratégique", ayant en tête la future campagne électorale fédérale. Le point sensible est celui-ci: donner ou non la chance à Duceppe de briller de tous ses feux nationalistes durant la campagne fédérale avant de l'inviter à faire le saut au provincial? L'éditorialiste affirme que non: "Un tel échéancier, s'il était retenu, favoriserait le chef bloquiste qui aurait alors le meilleur des deux mondes", écrit-il, tout en prévenant que cette situation pourrait éventuellement se retourner contre l'actuel chef du Bloc, compte tenu que personne ne veut du couronnement d'un nouveau chef péquiste.

C'est ici que Le Périscope nuance, en risquant quelques prédictions. D'abord, nous croyons que Duceppe, qu'il se lance dans la course à la chefferie maintenant ou en 2006, part de toute façon avec une longueur d'avance, dans l'opinion publique en tous cas. Que sa décision l'urge à se lancer dès maintenant dans la course ou après la campagne fédérale ne rendra pas plus facile son accession (souhaitée, si vous demandez notre avis) à la tête du PQ, puisqu'on ne doute pas de la solide organisation de Pauline Marois, qui livrera assurément une âpre bataille.

En fait, Le Périscope appuie sa décision sur deux prévisions - risquées, devons-nous admettre.

De un: Jean Charest n'est pas avantagé par le départ de Landry, quoi qu'en pensent certains analystes - il est d'ailleurs intéressant de constater que ce point ne fait pas l'unanimité dans les médias. Nous croyons plutôt que la pression sera sur l'entourage de Charest qui, à la lumière des derniers sondages, sont pleinement conscients qu'ils ont un cheval boiteux sur la ligne de départ d'éventuelles élections proviciales. Le Périscope croit (espère, plutôt) que le Parti Libéral du Québec "tassera" Charest pour espérer voire sa cote remonter dans l'opinion publique québécoise, ce qui laisse donc au Parti Québécois beaucoup plus de temps que l'entrevoit Descôteaux, lequel devrait rédiger ses éditoriaux un verre de rosé à la main, c'est si bénéfique pour l'imagination.

De deux: puisque le Journal de Montréal a déjà démontré, par un sondage, que le PQ reste en tête des intentions de vote même SANS CHEF à la barre du parti, on peut ainsi croire qu'il en sera ainsi pour encore quelques temps. Mais voilà, le PQ a trouvé en Louise Harel un chef intérimaire des plus judicieux. Non seulement Le Périscope applaudit-il à l'arrivée de Mme Harel mais il souhaite la voir en poste le plus longtemps possible... jusqu'après les élections fédérales, début 2006. Nous croyons fermement que Mme Harel est une femme intelligente, compétente et dévouée, et qu'elle ne peut qu'être bénéfique au Parti Québécois, tant sur le plan de l'image que sur celui du discours.

Mais comme le souligne l'éditorialiste du Devoir, "la situation politique présente est d'une extrême volatilité". En souhaitant que notre scénario se matérialise, le comité éditorial suivra de très près la situation.


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