De nos bureaux de Vancouver, C.-B. - Éditorialiste au quotidien libanais An Nahar, reconnu pour ses positions farouchement anti-syriennes, Samir Kassir n'est plus. Subissant le même sort que Rafiq Hariri trois mois plus tôt, la voiture qu'il occupait a explosé. Deux scénarios quasi-identiques.

Avec, en toile de fond, les premières élections libres de la tutelle syrienne, on a rapidement pointé le doigt accusateur en direction du président Lahoud et ses lieutenants, toujours fidèles à Damas.

Rappelons que les Libanais élisent en quatre tours de scrutin la constitution d'une nouvelle assemblée. Le premier tour a eu lieu dimanche dernier, et les listes du fils Hariri, propulsé à l'avant-scène depuis le décès du paternel, ont raflé les 19 sièges beyrouthins. Les provinces voteront à tour de rôle jusqu'au 19 juin.

La domination des listes Hariri - de l'opposition anti-syrienne lors de ce premier tour - a probablement motivé les troupes nostalgiques de l'époque où Damas régissait la vie politique du Liban. Celles-ci jouent la carte de l'intimidation avec un cinquième attentat en quartier chrétien en trois mois.

Comme quoi les SR syriens au Liban ont peut-être physiquement quitté, mais la culture mafieuse qu'ils ont instauré fait encore des ravages.

Bonjour la liberté de presse...