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22 juin 2005

Autre tour de scrutin...autre attentat 


Dimanche dernier se jouait, au Liban-Nord, le dernier des quatre tours de scrutin des législatives libanaises. Mais l'annonce des résultats hier (lundi) a été ternie par l'assassinat d'une autre personnalité politique locale, Georges Hawi.

Ancien chef du Parti Communiste (PCL), Hawi, 65 ans, était proche de Damas avant de changer de camp. Il avait rejoint la coalition anti-syrienne aprés l'assassinat de Hariri père.

Deux activistes anti-syriens en trois semaines - le journaliste Samir Kassir le 2 juin et M.Hawi cette semaine - tombent au combat lors d'attentats similaires, attribués aux SR syro-libanais. L'État sécuritaire, ultra-policier et paranoïaque, instauré par les Syriens et leurs alliés locaux, se révèle dans toute son horreur.
Signe que les réformes qui devront être entreprises par le nouveau gouvernement seront colossales.

La barre est haute pour le jeune Hariri fils, 35 ans, qui se voit plébiscité dans le nord comme il l'a été dans la capitale. Avec ses co-listiers, il remporte la totalité des sièges nordistes dans une lutte à finir. Hariri fils obtient donc la majorité dans la chambre, appuyé de la coalition Joumblatt, et des Forces Libanaises (FL,chrétien) du leader emprisonné Samir Geagea. Ce bloc sera constitué de 72 siéges sur 128. (Geagea sous les barreaux, Aoun exilé suite au conflit inter-chrétien: imaginez ce premier sachant que l'autre est rentré au pays...et au parlement!!!)

Les résultats ont surpris considérant la majorité sunnite de Tripoli, capitale du nord, qui voyait Hariri s'allier à un parti chrétien (FL), jadis du camp ennemi. Celui-ci même qui réclame la libération de son chef, sans quoi aucune réconciliation n'est possible. De même, dans les villes chrétiennes, certaines personnalités pro-syriennes siègant depuis longtemps ont été défaites lors du vote.

De plus, Michel Aoun (CPL) a annoncé qu'il siègerait dans l'opposition lors de la constitution de la chambre, lui qui n'a pas obtenu les résultats escomptés lors de ce dernier tour. Son association avec des personnalités pro-syriennes est mal perçue. M.Aoun se déclare un leader laïc et séculier voulant rebâtir les ponts entre la mosaique confessionnelle, principale division de l'électorat. Il va de soi que les campagnes électorales, lorsqu'elles avaient lieu, dans tous les camps, prônaient la réconciliation nationale.

Le président de la chambre, un Chiite selon la constitution, sera voté par les nouveaux députés le 28 juin prochain. Avec Hariri, qui pourrait succéder le paternel au poste de PM, le président de la république, fidèle de Damas n'a qu'à bien se tenir. L'été risque d'être des plus chaud à Beyrouth.


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