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26 avril 2005

Retrait achevé 


Les syriens quittent. Trente ans après s'être auto-proclamés garants de paix et de stabilité au Liban, ils se retirent en catimini. Débarqués en 1976 lors de l'éclatement du conflit civil libanais (1975-90), ils tardent, quinze ans après l'entente de Taef qui mit fin aux hostilités, pour lever le camp. Les libanais favorables à l'opposition anti-syrienne ne pouvaient contenir leur joie en voyant une de leur principales revendications se concrétiser. Suite au départ des troupes armées et des moukhabarates (services de renseignement), plusieurs villages de la vallée orientale de la Békaa - frontalière de la Syrie - respirent enfin la liberté.

Depuis l'assassinat de l'ex PM Rafic Hariri, en février dernier, le Liban vit une impasse politique sans précédent. Le gouvernement libanais en place ne fait qu'éxécuter les ordres de Damas au grand mécontentement d'une majorité de la population, qui accuse Syriens et loyalistes de vouloir étouffer l'affaire. Une coalition multiconfessionnelle élargie s'est formée suite aux évènements et continue de réclamer la vérité sur la disparition de celui qui incarne aujourd'hui la libération de tous les Libanais.

Un nouveau PM, Najib Miqati, vient d'être nommé dans l'unique but d'organiser les élections législatives qui doivent avoir lieu au printemps. M. Miqati, homme d'affaires proche d'Assad, est un modéré qui a déjà formé son cabinet, chargé d'adopter une nouvelle loi électorale en prévision du scrutin à venir. Il réussit là où son prédécesseur, Omar Karamé, a failli à deux reprises.

Le printemps libanais aura donc été des plus mouvementés. La résolution 1559 qu'avaient fait adopter Paris et Washington est donc en voie d'être remplie. Reste la question du Hezbollah et son aile armée, fidèle à Damas. Des inspecteurs de l'ONU doivent se rendre à Damas et Beyrouth ce mercredi pour confirmer le départ du dernier soldat syrien en territoire libanais. Une deuxième équipe est également attendue et doit enquêter l'assassinat de Hariri.

Aussi, ce mardi avait lieu une cérémonie d'adieu entre dignitaires et officiels des deux pays voisins. Le dernier convoi a alors traversé la frontière pour gagner la Syrie, où s'étaient massées plusieurs centaines de personnes pour les voir disparaître de leur propres yeux.

Les évènements se précipitent, mais après la nervosité initiale, et face aux douloureux souvenirs d'un conflit interminable achevé il y a si peu de temps, les libanais peuvent rêver. La direction empruntée ces derniers jours est définitivement intéressante.


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