De nos bureaux de Vancouver, CB - Voulant calmer les ardeurs franco- américaines, la Syrie annonce un redéploiement de ses troupes vers la plaine orientale de la Békaa. Des 14000 soldats stationnés au Liban, 10000 environ sont déjà dans cette région tandis que les 4000 autres sont en périphérie de Beyrouth et autres villes importantes. Pas très concluant, jugent les tenants de la résolution 1559 qui appellent à un retrait des troupes étrangères, donc syriennes. Certains membres de l'opposition auraient appelé au pragmatisme, laissant le bénéfice du doute à Assad afin que le redéploiement se fasse en étapes successives.

L'annonce du repli syrien suite à la rencontre des présidents Assad et Lahoud aura eu l'effet d'une onde de choc des deux côtés de la frontière. Les nationalistes massés à la Place des Martyrs hier (lundi) - le plus grand nombre depuis l'assassinat de Hariri - continuent à réclamer la vérité dans ce dossier et à appuyer les leaders des partis de la coalition d'opposition. Ils appellent également au départ complet des troupes syriennes et de leur services de renseignements omniprésents dans la vie publique libanaise.

Pendant ce temps le Hezbollah organise aujourd'hui (mardi) une contre-manifestation pro-syrienne dénonçant l'ingérence étrangère dans les affaires internes de "deux nations souveraines", affirme Chiekh Nasrallah, du Parti de Dieu. Cette contre-manif se veut également une dénonciation de la résolution 1559, laquelle réclame le démantelement de l'aile armée du parti chiite.

La société libanaise polarisée, les responsables politiques réassurent leurs concitoyens, affirmant ne pas considérer le recours à la violence dans le réglement de ces combats idéologiques. Les manifestations anti et pro-syriennes se poursuivront jusqu'au dénouement de cet imbroglio tant les enjeux sont capitaux. Espérons que les erreurs de 1975 ne se répètent pas trente ans plus tard.