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24 février 2005

Visions haririennes 


Une semaine après l'assassinat de Rafic Hariri quelque 100000 personnes ont manifesté à Beyrouth lundi dernier, selon les estimations officielles. Tous scandent des slogans anti-syriens et la foule est accompagnée de dirigeants de l'opposition qui réclament toujours la démission du gouvernement en place.

Omar Karamé, actuel premier ministre, est tenu responsable des évènements : "si ce n'est par action, c'est certainement par omission" proclament les ténors de l'opposition. Ceux-ci ont obtenu du président du parlement la tenue d'une session extraordinaire consacrée à l'assassinat de Hariri.

Aussi, le président Lahoud a accepté la venue au Liban d'une commission d'enquête de l'ONU laquelle devrait joindre Beyrouth au cours de la semaine. Walid Joumblatt (chef druze et dirigeant de l'oppostion) se questionne sur les intentions réelles de la communauté internationale qu'il accuse de piétinner dans le dossier, faute de pressions tangibles sur Damas.

Le secrétaire-général de la ligue arabe, Amr Moussa, aurait rencontré le président syrien et affirme que ce dernier considère un retrait partiel de ses troupes stationnées au Liban. Des échos émanaient de Bruxelles, où Bush entamait sa tournée de séduction européenne, à l'effet que les demi-mesures demeureraient inacceptables. Bush fait front commun avec Chirac et autres ministres des affaires étrangères de l'UE afin que la résolution 1559 soit immédiatement appliquée.

À qui profite ce crime? Première question de toute enquête se voulant respectable, objective. La piste américano-israëlienne semble très peu abordée dans les médias occidentaux, pourtant elle est largement scrutée dans la presse arabe. (voir Totem 23 fév.) Les moyens employés sont ceux d'organisations expérimentées: Mossad, CIA, SR sont autant de tangentes plausibles.

Pro-occidental, ainsi qualifiait-on Hariri dans les cercles islamiques militants et radicaux dont le Hezbollah et le Parti Baas en pouvoir à Damas. Avis partagé par européens, americains et israëliens? Probablement pas. Hariri adhérait à plusieurs idéaux tel que les Nasser et Sadat, c'est-à-dire une modernisation de la Nation Arabe, concept incohérent avec la politique étrangère américaine pour son Moyen-Orient.

Somme toute, il est permis de croire que les É.-U. n'approuvaient plus Hariri. Il se voulait trop rassembleur, charismatique. Peut-être même gênant dans la foulée des croisades américaines dans la région. Voulait-on de lui à nouveau au poste de PM qu'il a déjà occupé? Voulait-on déstabiliser la Syrie? Et les plans américains de partition du Liban?!! Un nouveau Israël pour les chrétiens et un état pour les musulmans et palestiniens du Liban... Ce n 'est pas une farce!
Parions que Hariri ne voyait pas les choses du même angle; et qu'il ne reconnaissait pas l'humour non plus...


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