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18 février 2005

L'opposition se mobilise 


Quatre jours après l'attentat qui aura coûté la vie à Rafic Hariri, plus de questions que de réponses sont soulevées. Les hypothèses se multiplient et la Syrie demeure, avec ses services de renseignement omniprésents au Liban depuis 1976, en proie aux critiques de la communauté internationale.

L'opposition de coalition entre Walid Joumblatt, le leader druze et chef du PSP, le patriarche maronite Sfeir (pour les partis chrétiens) et maintenant même les partis sunnites réclame une enquête transparente et internationale, requête formulée Joumblatt auprès des autorités suisses, pays neutre. Ainsi, la Suisse enverra des experts en explosifs et en analyse d'ADN.

Selon Joumblatt, la justice libanaise est contaminée et n'aurait aucune crédibilité pour mener à terme une enquête d'une telle magnitude. Celui-ci a demandé au secrétaire-général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de collaborer à l'enquête afin que l'énigme soit résolue dans les plus brefs délais. Ainsi pense-t-il soutirer l'appui du parti chiite qui, malgré ses allégences syriennes, était favorable à Hariri.

De plus, l'ex PM libanais excercait de la pression auprès de l'UE et de la France afin que le "Parti de Dieu" ne figure pas sur leurs listes noires d'organismes financant le terrorisme. Même si le Hezbollah dénonce l'attentat, il ne voudrait surtout pas froisser ses amitiés avec Damas et Téhéran, qui affirment regretter les évenements malgré une douteuse visite du PM syrien, Mohammed Naji Otri, en Iran le lendemain de la mort de Hariri. Le PM syrien cherche manifestement à se rapprocher de ses alliés qu'il a mis dans l'embarras en affirmant constituer un "front uni" avec le président Khatami d'Iran.

Ce dernier est probablement réticent à ce que se forge un axe chiite Téhéran-Bagdad-Damas, déjà dans la mire de Dubya... Il prétend simplement "appuyer les résistants à l'ennemi sioniste", rhétorique officielle s'il en est.

Rappelons que Hariri grenouillait auprès de l'ONU et a fait approuver la résolution 1559, laquelle stipule que toute présence militaire étrangère devait quitter le Liban et toutes les milices désarmée, d'où sa relation ambivalente avec le Hezbollah.

Pendant ce temps, les Etats-Unis ont rappellé leur ambassadeur de la capitale syrienne et soutiennent qu'ils prévilegient les négociations diplomatiques, même si un recours à la force n'est pas exclu en cas de non coopération de Damas.

Bush visitera l'Europe la semaine prochaine et accentuera la pression sur le régime syrien, qui clame toujours son innocence. En quoi cet assassinat profiterait-il à la Syrie - ou à ses auteurs - s'il se réclament d'un autre mouvement? Les prochains jours seront déterminants en ce qui a trait aux données géopolitiques de la région, peu importe où mène l'enquête. Avec le succès relatif des élections irakiennes et des pourparlers israélo-palestiniens, la Syrie s'isole de plus en plus, elle qui cherche à peut-être à consolider son emprise sur le Liban en l'utilisant comme monnaie-d'échange dans de futures négotiations.


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