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28 février 2005

Le frangin de Saddam capturé 


Un attentat a coûté la vie à environ 115 personnes aujourd'hui (lundi) dans un fief chiite, au sud de Bagdad. La veille, les Américanos mettaient la main sur le demi-frère de Saddam, Sabaoui Ibrahim al-Hassan. Corrélation? Voyons de plus près...

L'État major américain refusait de commenter une éventuelle participation syrienne à la capture de ce fugitif. Celui-ci, qui occupait le poste de directeur des services de sécurité intérieure dans l'ancien régime, entretenait d'étroites relations avec l'aile syrienne du Parti Baas. On l'accusait de financer des guérrilleros sunnites récalcitrants au nouveau pouvoir en place. Ceux-ci ne se seront donc pas faits prier pour venger leur créancier...

Le frangin aurait-il été trahi par d'anciens collaborateurs? Les Syriens veulent se racheter à la suite des "évènements" de Beyrouth, lesquels auront braqué les projecteurs dans leur direction. Ils veulent ainsi s'éviter les foudres de Washington.

La communauté sunnite irakienne, stigmatisée et grande perdante des élections de janvier, est assaillie de toute part. Chiites et Kurdes se partageront le pouvoir sous surveillance américaine, alors que les Sunnites sont nettement sous-représentés dans le nouveau gouvernement irakien. Ensuite, il appert de plus en plus que les Kurdes, protégés par les Américains, revendiquent rien de moins que la création de leur Kurdistan. Pour cela, les Kurdes doivent mater la rébellion sunnite (qui a, en quelque sorte, concédé le pouvoir à la majorité chiite). Leur participation à l'attentat n'est donc pas exclue.

Ce même Kurdistan est géographiquement situé au nord-ouest de l'Irak, à l'extrême est de la Turquie et au nord-est de la Syrie. Cette dernière n'est certainement pas intéressée à voir son intégrité territoriale en jeu - les Turcs non plus, d'ailleurs. Serait-ce donc une stratégie syrienne que de jongler en coulisses avec Washington, espérant que ces derniers feront volte-face aux demandes kurdes? Toute cette comédie entre Washington et Damas ("Syria Accountability Act" et autres sanctions...), après que celle-ci eu réaffirmé sa mainmise sur le Liban... Les visées partitionnistes américaines n'ont-elles que Damas en contre-poids?

Mise en scène efficace, mais de là à leurrer le Périscope...


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