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23 novembre 2004

SAQ vs syndicat: les raisins de la colère 



Débouchez-vous en une frette, on parle boisson et mouvements sociaux.

Pour la première fois depuis la grève-surprise de vendredi dernier (qui laissa d'ailleurs Mr Pointu en sevrage de sa piquette hongroise, il en shakait des mains, c'était laid à voir) aujourd'hui, on n'a pas parlé du conflit qui oppose les cadres de la SAQ - et Yves Séguin, qui a annoncé vouloir régler le conflit au plus coupant, quitte à faire passer une loi spéciale - au Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ). Hier cependant, après un infernal week-end à hurler embarré dans les toilettes, Mr Pointu a appris comme nous la reprise des négos. Ça a l'air de jouer du coude mais franchement, j'ai comme l'impression que tout le monde pourra s'acheter son vin nouveau d'ici au week-end prochain. Séguin ne laissera pas s'échapper les deux mois les plus rentables de l'année (ils représentent 25% du chiffre d'affaire annuel de la société) dans une grève qu'on peut aisément endiguer.

L'enjeu? Le SEMB ne parle pas de hausse de salaires mais plutôt la question des horaires de travail. Soit. De mon côté, j'appuie surtout l'urgence de résister à la privatisation (même par la bande) de la SAQ. M'a dire ça avec mes deux cennes de connaissance sur le sujet: la SAQ rapporte, or pourquoi la faire rapporter à des entreprises plutôt qu'à l'ensemble des Québécois?

Va falloir qu'on m'explique. Pendant ce temps, d'autres que les libéraux provinciaux s'en chargent: la Chaire d'études socio-culturelles de l'UQAM a déposé une étude en 1997 portant sur les enjeux de la privatisation de la SAQ (dont vous trouverez au lien précédent le résumé). Leur verdict, s'appuyant entre autre sur la privatisation de la vente d'alcool en Alberta (ALCB), était çui-ci: not a good move. L'an dernier, c'est l'INIS qui en a rajouté avec une étude sur la privatisation de la vente au détail des produits de l'alcool - .pdf à télécharger. Là encore, le verdict est le même: pas bon.

Nous n'en sommes pas encore là, mais l'enjeu est inscrit en filigrane des lignes de piquetage. Nous force à nous questionner: vaut-il la peine de franchir la ligne au cas où le vin manque? To cross or not to cross, zat is ze question. Lors de la première grève, notre Mr Pointu, en mal de son fix de bubulles hongroises, de la brûlante sensation du rouge est-européen effectuant l'aller (et le retour, invariablement) dans son gorgoton, n'a pu vaincre son démon et a dû piler sur ses convictions sociales pour mettre la main sur une bouteille du pétroleux élixir. Oui, il a honte.

Quelle est votre position? Avez-vous franchi la ligne de piquetage? Le Périscope est intéressé par vos témoignages. Personnellement, pour l'instant et pour le principe, j'appuie.

En attendant le prochain conflit dramatique... la grève du Bonhomme Carnaval?!?



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