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30 novembre 2004

Hommage à l'art de pavé 


Maintenant que la neige a recouvert nos rues, je désire, un peu tardivement, saluer les individus qui "décorent" nos rues par leurs graffitis spirituels, insidieux et délibérément gratuits.

J'habite un quartier montréalais - le Plateau, pour ne pas le nommer...- dont on se lasse facilement, mine de rien. Ça a beau être un supposé quartier "hot", y'a rien comme aller faire son épicerie un dimanche en fin d'après-midi pour réaliser comment le quartier ci-mentionné n'est plus ce qu'il a déjà été. Taxez-moi de snob, mais je n'en peut plus des trottoirs archi-bondés, des envahisseurs, des branchés qui convergent dans des restos comme le Nuevo, lequel aurait mieux à faire de loger son adresse sur St-Laurent au nord de Sherbrooke plutôt qu'à deux minutes de chez moi. Bon. Cela étant dit, je trouve un réel plaisir à m'accrocher le regard à ces graffitis anonymes qui embellissent nos coins de rues et y trouve un dernier soubressaut de l'âme qui habitait ce quartier jadis grouillant d'originalité.

Sous leurs impulstions peinturières, nos passages cloutés deviennent un chargeur de balles de fusil; les lignes doubles pour piétons ont été (récemment) ornés de choux à cadeaux de Noël. Parfois, nos regards s'attardent sur les haut-parleurs calqués sur le pavé, des imitations de barbelés, une fermeture-éclair peinte sur les lignes doubles, etc...

Et je trouve ça génial. Subversif. Accrocheur. Brillant. Tout comme le graffiti d'ailleurs qui, lorsque bien fait, embellit grandement un pan de mur vierge - je ne parle pas de petits taggeurs qui massacrent les portes de garage de ma ruelle..., ces artistes du pavé remettent le pop art à la page en ne manquent pas d'accrocher mon regard, ainsi que celui de mes voisins, j'en suis certain. Prendre des éléments du décor urbain, éléments sur lesquels je ne m'attarde plus, pour en faire une véritable oeuvre d'art.

À ceux (ou celui) qui risque l'amende pour embellir mon quartier, je dis merci, et j'attends le printemps avec impatience pour revoir son travail. Vous trouverez ici une rare entrevue avec l'un de ces activistes, qui semble se faire appeler Roadsworth.


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