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22 juin 2004

Exclusif! La critique d'Elvis Gratton XXX: La Vengeance d'Elvis Wong 



Gratton rides again! Hier soir en avant-première exclusive à l'Impéral récemment (et magnifiquement) retapé, le cinéaste Pierre Falardeau présentait à ses artisans et à un balcon de gagnants de concours le fruit des nouvelles aventures du grotesque frisé. Les journalistes n'étaient pas admis, mais le Périscope s'y est infiltré... En exclusivité sur Le Périscope, la première critique d'EG XXX!

Ai vu le deuxième par petits bouts mais je peux déjà vous dire qu'il est un peu meilleur. Vous connaissez la prémisse: Bob Gratton possède une entreprise de débouchage d'égoût par camérascopie, Télé-Égout. Bref, dès le début du film, Jean Chrétien appelle Bob et lui offre d'acheter Radio-Cadenas ainsi que les journaux à Desmarais (nommément La Presse). Après un week-end de camping avec Méo, il décide d'acheter le tout et de mettre de l'avant sa "convergeance" qui, pour lui, n'a qu'une utilité: pomper de la marde. "Une pompe à marde, ça marche tout seul: quand tu la pars, ça pompe de la marde tant qu'il y en a", ainsi pourrait-on résumer le motto du film...

Évidemment, les salles de nouvelles de Radio-Canada et de La Presse en prennent pour leur rhume - y'en a quelques-uns qui vont se reconnaître là-dedans, dont André Pratte et Mario Roy, pour ne nommer qu'eux. Les journalistes y sont littéralement dépeints comme des chiens en laisse. Falardeau règle des comptes et chie sur tout ce qui ne bouge pas de son bord - le Canada, Charest, Gagliano, les États-Unis (qu'il assimile même aux Nazis...), tout ça entre deux scènes de slapstick très niaises.

Que vient faire Elvis Wong là-dedans? C'est l'un des bons flashs du film: Gratton, au moment de sa conférence de presse, répond aux journalistes à propos des critiques désastreuses d'Elvis Gratton II en disant que "Falardeau c'est un ostie qui m'a fait mal paraître", affirmant vouloir engager Wim Wenders pour faire avec lui un film sérieux. C'est Falardeau lui-même qui prend la peau du cinéaste sérieux et tourne un film "expérimental" nommé La Vengeance d'Elvis Wong, nous permettant d'assister aux scènes les plus absurdes du film - avec Méo en bedaine qui gesticule et Gratton qui fait du ballet peinturé en vert avec un lutteur sumo dans un décor de théâtre contemporain.

Avant la représentation, Falardeau s'est adressé au public en disant qu'il était allé "au boutte" de ce dont il était capable, nous avertissant que Julien Poulin aussi était allé pas mal loin... Donnons-leur entièrement raison là-dessus: EGXXX est sans aucun doute le plus trash de la trilogie, plein de dépictions graphiques de marde, de scène de sexe abjectes et de propos tendancieux. En contrepartie, il y a beaucoup trop de longueurs dans ce film au rythme imparfait qui aurait gagné en se faisant amputer de quelques plans au montage. Le fil de l'histoire est toujours aussi ténu; me semble qu'un vrai scénario aurait rendu le film moins long et plus mémorable. Et malheureusement, le deuxième degré (pas trop subtil, quand même, c'est du Gratton) parfois intelligent est noyé dans des affirmations gratuites typiquement falardiennes. Ça, c'est vraiment dommage, parce qu'il se dit néanmoins des trucs lucides dans cette avalanche de vulgarité...

Enfin, la porte reste ouverte pour un quatrième Gratton puisque l'hirsute personnage se fait cloner (pendant une autre bonne scène) avant de mourir... Pas pire et volontairement très épais, Falardeau choisit de s'en prendre à la convergence Libéraux-La Presse-Radio-Canada mais écorche aussi, plus gentiment, Star Académie et Loft Story.

Sortie en salle le mercredi 23 juin. Voyez ici la bande-annonce.


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